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La Forêt à Coeur

Regards sur l'aménagement des forêts

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Le livre noir de la conservation de la nature

La Forêt à Coeur Publié le 7 décembre 2021 par Eric Alvarez7 décembre 2021

Dès 1963, les experts de l’Unesco [Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture], de l’UICN [Union pour la conservation de la nature] et du WWF [World Wildlife Fund] recommandent à l’Éthiopie de faire du Simien un parc national. Et, pour cela, ils lui demandent d’y « abolir tous les droits humains individuels ou d’une autre nature […] ». La même injonction pousse l’Éthiopie à expulser les habitants de Gich, en 2016. En Afrique, un parc naturel doit être vide.

— p. 39

Quelques décennies plus tard…

4 janvier 2019, banlieue de Debark, nord des hauts plateaux éthiopiens. Assis sur un matelas posé au sol, à même la terre, dans sa maison faite de bois et de tôle, Samson évoque avec amertume son quotidien depuis son expulsion : « Ils nous ont fait fuir à coups de bâton […]. Ils nous ont dit de partir au nom de l’Unesco. […] Nous maintenant on peut pas continuer avec cette vie-là. Je suis en train de mourir ici. »

— p. 23
Couverture du livre: L'invention du colonialisme vert

L’invention du colonialisme vert — Pour en finir avec le mythe de l’Éden africain (Flammarion, 2020), n’est pas un livre facile à lire. Pour être plus précis, la lecture est agréable et, la taille de la police de caractères aidant (14 points, je pense), les 300 pages de ce livre se lisent rapidement. Toutefois, tel qu’illustré par les citations ci-haut, on est fréquemment révolté. Enfin, je l’ai souvent été! Assez pour avoir à poser le livre quelques minutes avant de reprendre ma lecture.

Pour cette raison, il m’est apparu que la meilleure approche pour ce compte-rendu était de vous permettre de « vivre » le livre. Et pour cela, il convenait de laisser un maximum de place à en présenter de larges extraits.

Ce livre raconte essentiellement une histoire : la création du parc du Simien (410 km2) en Éthiopie. Il est organisé sur une base chronologique. Une exception : le premier chapitre prend la forme d’un résumé exécutif où tous les thèmes abordés dans le livre sont présentés.

Pour la compréhension de l’ensemble, je précise que le cœur de l’histoire, qui débute dans les années 1960, fait référence à une période où les pays africains ont pris leur indépendance face aux colonisateurs britanniques et français (principalement).

Finalement, comme pour mes autres textes qui nous font voyager à l’extérieur du Québec, en « mot de la fin » je connecterai ce livre avec nos contrées. Et c’est même assez facile. Il y a plus de liens que l’on pourrait a priori imaginer entre le forestier québécois et l’agro-pasteur éthiopien (agro-pastoralisme: agriculture + élevage)!

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Forêts communautaires : ¡Viva México!

La Forêt à Coeur Publié le 9 novembre 2021 par Eric Alvarez10 novembre 2021
Couverture du livre «Mexico's community forest enterprises»

Lorsque j’ai ouvert ce blogue en 2010, une de mes motivations était d’explorer ce qui se faisait du côté des États-Unis en aménagement forestier. Il me semblait (et c’est toujours le cas) qu’il y avait là des modèles forestiers très intéressants auxquels on ne portait pas assez attention. J’ai moins écrit sur les États-Unis dernièrement, mais je n’en regarde pas moins souvent l’actualité forestière. Je n’avais cependant jamais pensé porter mon regard plus au sud vers ce qui est habituellement une destination «vacances», soit le Mexique.

Cette opportunité m’a été offerte par le livre « Mexico’s community forest enterprises—Success on the commons and the seeds of a good Anthropocene» publié en 2020 par The University of Arizona Press. L’auteur, M. David Barton Bray, est professeur à la Florida International University. Ce livre est une synthèse des recherches sur le modèle d’aménagement forestier communautaire du Mexique. Un modèle presque centenaire à la base de l’aménagement de millions d’hectares de forêts de ce pays. Un livre très académique, mais avec une écriture agréable et qui se veut une lecture essentielle pour quiconque s’intéresse au sujet des forêts communautaires.

Et j’ajouterai que c’est aussi une lecture essentielle pour quiconque souhaite avoir une idée de ce à quoi ressemblera l’éventuelle future politique forestière du Québec.

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« Aire protégée » : l’étiquette environnementale du projet de développement économique de la rivière Péribonka

La Forêt à Coeur Publié le 13 octobre 2021 par Eric Alvarez13 octobre 2021
La rivière Péribonka
La rivière Péribonka (photo: Ève Tremblay, Wikimédia Commons, retouches couleurs: La Forêt à Coeur)

Depuis quelques mois, le dossier des aires protégées au Québec fait régulièrement la manchette. En cause, le fait qu’à l’automne dernier le gouvernement du Québec a rejeté 83 propositions d’aires protégées au sud de la limite nordique des forêts attribuables.

Pour la petite histoire, le gouvernement québécois, en tant que signataire de la Convention sur la diversité biologique, s’était engagé à protéger 17 % de son territoire terrestre pour 2020. L’objectif a été atteint. Mais pour beaucoup grâce à des territoires au nord de la limite nordique, soit dans des secteurs où la récolte forestière est de facto exclue. Ce qui contrarie « quelque peu » bien des groupes environnementaux.

Pour comble d’insulte, le ministère des Forêts de la Faune et des Parcs (MFFP) annonça cet été son intention de procéder à des coupes dans une aire protégée non retenue le long de la rivière Péribonka. Face à la grogne, le ministère recula… pour cette année (communiqué). Il accepta aussi la création d’une aire protégée.

Succès environnemental, donc?

Difficile de le mesurer au moment d’écrire ces lignes. Tout d’abord, aux dires même du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, l’aire protégée envisagée « n’est pas forcément celle qui sera concrétisée ». De fait, le projet de coupes a seulement été suspendu pour cette année, le temps que l’aire protégée soit définie. Aussi, et surtout, il convient de se poser des questions sur la valeur environnementale de cette aire protégée qui sera étroitement associée à un projet récréotouristique de dimension internationale.

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Le caribou forestier, rare par nature

La Forêt à Coeur Publié le 5 août 2021 par Eric Alvarez5 novembre 2024
Premier texte de la série Les Chroniques du caribou.
Limite méridionale de l'aire de répartition contenue du caribou forestier au Québec, en 1850 et 2012
Limite méridionale de l’aire de répartition contenue du caribou forestier au Québec, en 1850 et 2012 (source: Plan de rétablissement du caribou forestier 2013-2023)

La carte ci-contre résume l’enjeu du caribou forestier au Québec. On peut y noter la forte diminution de son aire de répartition entre 1850 et 2012.

Pour la précision, Rangifer tarandus, le « caribou » au Québec et le « renne » en Europe, ne représente qu’une seule et même espèce à l’échelle internationale. Et à cette échelle, l’Union internationale pour la conservation de la nature l’a classé comme « vulnérable » (un échelon avant « menacé »).

Il y a cependant des sous-espèces. Au Québec, on en retrouve une seule : le caribou des bois. Cette sous-espèce est segmentée en trois « écotypes » qui possèdent des distinctions génétiques, soit : forestier, montagnard (en Gaspésie) et migrateur. Ce sont les représentants des deux premiers écotypes dont le statut est le plus précaire.

Quoique plusieurs variables ont eu pour effet de diminuer les populations de caribous forestiers au Québec depuis 1850, aujourd’hui le grand défi est de leur préserver des habitats de qualité. Et c’est tout un défi considérant que cet écotype a besoin de très grandes superficies de forêts résineuses matures peu perturbées. Et par « grandes superficies », on parle de centaines de kilomètres carrés de forêts… soit exactement le type de massifs auquel s’intéresse l’industrie forestière!

Les besoins en habitat du caribou forestier ont été établis sur la base de nombreuses recherches scientifiques. Mais si l’on croise ces connaissances avec l’historique d’occupation du territoire québécois, une question se pose : « Comment le caribou forestier a-t-il fait pour avoir une aire de distribution aussi vaste que celle représentée par la limite de 1850? ».

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Abécédaire de la Commission Coulombe

La Forêt à Coeur Publié le 11 juin 2021 par Eric Alvarez11 juin 2021

Tous mes textes de l’année 2021 ont fait référence à la Commission Coulombe et, particulièrement, son constat de surexploitation des forêts. Une telle concentration de chroniques sur le même sujet est une première en près de 11 ans de La Forêt à Cœur! Le temps dira si cette façon de procéder restera l’exception ou deviendra une nouvelle stratégie d’écriture. De fait, avec le temps qui passe, mes connaissances s’accumulent et il devient de plus en plus difficile de limiter mes écrits… Trop d’idées me passent en tête! Les sectionner en plusieurs chroniques pourrait donc devenir le « nouveau normal ». À voir…

Mais suite à une telle concentration de textes sur le même thème, et avant de passer à un autre sujet, je ressentais le besoin de faire une petite synthèse. Considérant de plus que je souhaitais y greffer quelques points non discutés dans mes chroniques, la formule de l’abécédaire s’est avérée la plus adaptée à l’exercice.

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Réhabiliter Hanzlik

La Forêt à Coeur Publié le 4 juin 2021 par Eric Alvarez11 juillet 2022
Sapin Douglas
Sapin Douglas au Lac Patricia (Jasper, Alberta — auteur: Ymblanter, source: Wikimedia commons; photo retouchée par La Forêt à Coeur)

Une étape clé du constat de surexploitation de la Commission Coulombe fut la comparaison entre Sylva et la formule de Hanzlik. Sylva était le logiciel alors utilisé pour les calculs des possibilités forestières au Québec. Hanzlik fut en usage en Colombie-Britannique entre les années 1940 et 1970. Cette comparaison fut rendue nécessaire par les doutes qu’entretenaient les commissaires quant à la fiabilité des résultats obtenus avec Sylva.

En théorie, selon les commissaires, la formule de Hanzlik aurait dû donner des « estimations de possibilités ligneuses nettement supérieures à Sylva » (p. 142, Commission Coulombe). Toutefois, à la suite des calculs refaits par la Commission dans trois régions du Québec, les possibilités calculées avec la formule ne furent pas « nettement » supérieures à ceux de Sylva. Pire encore, dans une région la formule donna des résultats inférieurs. Cela finit de discréditer Sylva aux yeux des commissaires.

Dans le cadre d’une récente chronique, j’ai fait quelques recherches pour bien comprendre la formule de Hanzlik. J’ai ainsi mis la main sur une thèse de maîtrise de 1962 de l’Université de Colombie-Britannique (Vancouver). L’étudiant (Miklos Kovats) y compare 15 formules et méthodes de calculs de la possibilité forestière dans la forêt de recherche de cette université. À mon très grand étonnement, ce fut la formule de Hanzlik qui donna les résultats les plus conservateurs (15e/15).

Face à cette réelle surprise, j’ai donc décidé de creuser ma compréhension de l’usage de cette formule et d’analyser les postulats sur lesquels la Commission s’était basée pour juger qu’elle aurait dû donner des résultats « nettement » supérieurs à Sylva.

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De morue et de surexploitation forestière

La Forêt à Coeur Publié le 11 mai 2021 par Eric Alvarez11 mai 2021
Morue de l'Atlantique
Morue de l’Atlantique (Gadus morrhua Linnaeus, auteur: Forest, Fish, and Game Commission, État de New York, source libre)

Si vous avez suivi mes dernières chroniques, vous aurez noté que le thème de la surexploitation des forêts québécoises est mon sujet de prédilection de l’année 2021! « L’étincelle » à l’origine de cette série de chroniques provient d’affirmations émises l’automne dernier quant au fait que les forêts québécoises seraient à nouveau surexploitées. Des affirmations qui eurent un grand et surprenant retentissement médiatique. Car il faut ici mettre en contexte que, depuis le rapport de la Commission Coulombe en 2004 et son constat de surexploitation :

  • Il y eut rapidement une baisse de 20 % de la possibilité forestière pour les principales essences résineuses.
  • Le Bureau du Forestier en chef (BFEC) fut créé. Il s’agit là d’un organisme ayant pour principale mission le calcul des possibilités forestières et qui bénéficie d’une protection légale d’indépendance.
  • Une nouvelle politique forestière fut adoptée en 2010 (Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier). Une loi qui fait du gouvernement l’aménagiste des forêts en remplacement de l’industrie.

En bref, la Commission Coulombe a transformé la politique forestière québécoise et a contribué à mettre en place des mesures qui auraient dû rassurer la population sur les risques d’une surexploitation des forêts. Avec le recul, toutes ces initiatives apparaissent cependant comme autant de coups d’épée dans l’eau… Pourquoi donc le constat de surexploitation de la Commission Coulombe a-t-il tant marqué les esprits? 

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La Commission Coulombe et le règne des machines

La Forêt à Coeur Publié le 20 avril 2021 par Eric Alvarez31 juillet 2024

Dans mon précédent texte, je soulignais que sans ses doutes sur les chiffres des possibilités forestières produits par Sylva, la Commission Coulombe aurait probablement plus penché vers un constat de non-surexploitation des forêts publiques du Québec (minimalement, le constat aurait été beaucoup moins drastique). Dans cette chronique, qui se veut la deuxième d’une trilogie (ou quadrilogie…) sur le constat de surexploitation de la Commission Coulombe, je vais m’attarder à la philosophie d’aménagement qui a amené la Commission à douter des résultats obtenus avec Sylva.

La démarche de la Commission se déroula en deux étapes. La première examina Sylva sous toutes ses coutures ainsi que sur ses aptitudes à répondre à certaines fonctions (ex. : la répartition spatiale des coupes). Par la suite, comme le bilan de cette analyse fut très négatif, la Commission compara les résultats obtenus avec Sylva avec une formule mathématique (Hanzlik) qui aurait dû donner des valeurs de possibilités forestières beaucoup plus élevées que celles de Sylva (la Commission détaille une liste de raisons). Or, ces résultats furent plus proches que ceux attendus par la Commission. Cela constitua l’argument final qui amena cette dernière à rejeter les chiffres obtenus avec Sylva.

Dans toute cette procédure, une variable clé fut cependant absente : l’aménagiste forestier. Et pour mieux mesurer la valeur de cette « variable », je vais faire un détour par les calculs des possibilités forestières dans les concessions.

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Objectif : Début juin

Thème probable : Le projet de modernisation de la politique forestière qubécoise

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Acceptabilité sociale Aires protégées Aménagement écosystémique Autochtones Biodiversité Brûlage dirigé Caribou Certification Changements climatiques Chemins forestiers Commission Coulombe Concessions forestières Dendroctone Du Bois Déforestation Feux Forêts nationales Forêts privées Forêts tropicales FSC Greenpeace Groupes environnementaux Histoire Industrie MFFP Ministère Mode de tenure OIFQ Planning rules Plantations Politique forestière Possibilité forestière Premières Nations Rendement soutenu Restauration Récolte Rôle des forestiers SAF 2012 SAF 2013 Sondage Statistiques Surexploitation Sylviculture Tenure USDA Forest Service
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