↓
 
  • Accueil
  • Principaux thèmes
    • Histoire Forestière du Québec
    • Modèles d’aménagement au Québec
    • Politique forestière québécoise d’aujourd’hui
    • De l’aménagement forestier (philosophie)
    • Certification forestière
    • Du débat « Aménager ou Préserver? »
    • Forêts nationales américaines
    • Perturbations naturelles
    • Comptes-rendus
      • de Congrès-Colloques
      • de Livres ou Articles
  • Par Géographie
    • Québec
    • États-Unis
    • Colombie-Britannique
    • Canada (autres)
    • Monde
  • Liste chroniques
  • À propos

La Forêt à Coeur

Regards sur l'aménagement des forêts

Navigation des articles

← Articles plus anciens

Le caribou forestier et la valeur du doute

La Forêt à Coeur Publié le 21 mars 2023 par Eric Alvarez21 mars 2023 2

Il importe de mentionner d’emblée ce que signifie le déclin des populations de caribous. Pour plusieurs, cette réalité est symptomatique de l’état de santé des forêts. C’est en ce sens que certains répondants au questionnaire en ligne ont utilisé l’analogie du canari dans la mine : le déclin du caribou est le signe que l’on doit se préoccuper de son habitat. Or, le caribou est considéré comme une espèce parapluie, c’est-à-dire qu’en le protégeant, on assure également la protection d’autres espèces. Le déclin du caribou renvoie donc à des questions importantes de biodiversité.

— Commission caribous, p. 24

Cette citation, tirée du rapport de la Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards, exprime : 1 — l’idée que la protection de l’habitat des caribous s’inscrit dans une plus vaste stratégie de protection de l’écosystème forestier boréal et 2 — que c’est là une vision très généralement acceptée. On peut d’ailleurs raisonnablement avancer que c’est un argument qui a amené la Commission à recommander de très nombreuses aires protégées pour promouvoir l’habitat de cette espèce.

Toutefois, et étonnamment, les preuves scientifiques appuyant la valeur « parapluie » du caribou forestier sont minces.

Tout d’abord, le fait est que la notion « d’espèce-parapluie » est un concept très théorique fréquemment qualifié de « raccourci d’aménagement » dans la littérature scientifique. Un utile raccourci, faut-il préciser, car l’alternative serait d’aménager simultanément pour toutes les espèces représentantes de la biodiversité, une option irréaliste. Toutefois, de sa nature théorique, utiliser ce concept implique une validation au cas par cas.

Dans un précédent texte, j’analysais une telle recherche sur la Côte-Nord. Quoiqu’elle concluait positivement à la valeur « parapluie » du caribou forestier, j’émettais alors l’opinion que ce constat souffrait d’un biais idéologique. De fait, les auteurs reconnaissaient que leur conclusion aurait pu être différente, n’eût été leur attachement au concept « d’intégrité écologique ».

Pour creuser la question, je vous présente aujourd’hui deux autres études sur ce thème. La première est citée comme référence pour appuyer la valeur « parapluie » du caribou forestier à l’échelle du Canada. La seconde a des objectifs comparables à la première, utilise le même outil d’analyse, mais arrive à une conclusion bien différente!

Je complèterai ce texte par une réflexion sur les dangers de la science militante et la valeur du doute dans toute approche scientifique.

Lire la suite

L’aménagement forestier, outil de santé publique

La Forêt à Coeur Publié le 27 janvier 2023 par Eric Alvarez27 janvier 2023
Évolution du nombre de cas de la maladie de Lyme dont l’infection a eu lieu au Québec
Évolution du nombre de cas de la maladie de Lyme dont l’infection a eu lieu au Québec (Source : ministère de la Santé et des Services sociaux ; graphique : La Forêt à Cœur)

La Figure ci-dessus illustre l’évolution des infections par la maladie de Lyme au Québec depuis près d’une décennie. Comme on peut le noter, la croissance est notable alors que l’on était à moins de 100 cas d’infections acquises au Québec pour l’année 2014 et que nous avons dépassé les 400 cas en 2022 avec un sommet à 650 en 2021.

Cette maladie peut causer des complications articulaires, cardiaques ou neurologiques si la personne n’est pas diagnostiquée et traitée précocement. Or, la maladie de Lyme peut être difficile à détecter, car les premiers symptômes (rougeur généralement indolore) peuvent prendre jusqu’à un mois pour apparaître après avoir été mordu.

Historiquement, les risques de morsure par une tique porteuse de la maladie étaient surtout présents au sud de la frontière. Le réchauffement du climat est le premier suspect pour expliquer la plus grande présence d’Ixodes scapularis dans nos contrées, l’espèce de tique transmettant la maladie.

Pour contrer ce phénomène, la Santé publique mise avant tout sur la responsabilisation personnelle. Il est par exemple recommandé de porter des vêtements amples lors de nos sorties en forêt, de bien s’examiner au retour…

Deux articles scientifiques récents font cependant valoir une autre approche de prévention qui fait plutôt appel à la responsabilisation collective : aménager nos forêts.

Pour aujourd’hui donc, présentation de ces deux articles et petite réflexion sur les enseignements à en tirer au Québec.

Lire la suite

Le sombre avenir de la foresterie au Québec

La Forêt à Coeur Publié le 21 décembre 2022 par Eric Alvarez21 décembre 2022
Page titre rapport Commission indépendante sur les caribous

Le 22 août dernier, fut rendu public le rapport de la Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards. Un rapport commandé par le dernier ministre du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP). Ce ministère fut scindé à la suite des élections d’octobre dernier. La responsabilité des forêts est maintenant liée au ministère des Ressources naturelles et Forêts. La «Faune» et les «Parcs» sont quant à eux associés au ministère de l’Environnement.

Le mandat de la Commission se lisait ainsi :

[…] recueillir les opinions des parties intéressées concernant les deux scénarios théoriques proposés par le MFFP, mais également sur des variantes possibles ou toute idée qui permettrait de trouver un équilibre réaliste et défendable pour concilier l’objectif de protection du caribou et les intérêts économiques en jeu.

— Commission indépendante, p. 13

À la lecture de ce rapport et ses 35 recommandations, il est cependant clair que les trois commissaires responsables de ce mandat ont laissé tomber toute notion « d’équilibre ». Pour eux, la forêt boréale devrait être réservée aux caribous et aux nations autochtones. Les communautés forestières non autochtones devraient quant à elles se tourner vers des programmes de diversification économique. Quant à l’industrie forestière… « Il existe une industrie forestière en forêt boréale? » pourrait résumer le regard des commissaires.

Points « amusants », la présidente de cette Commission était la doyenne de la Faculté de Foresterie, Géographie et Géomatique de l’Université Laval. Aussi, l’Ordre des Ingénieurs Forestiers du Québec (OIFQ) a donné un appui enthousiaste à ce rapport.

Pour aujourd’hui donc, présentation d’un rapport passé quelque peu « sous le radar », mais qui annonce de noirs lendemains pour la foresterie au Québec.

Lire la suite

Le caribou forestier sous le parapluie de l’intégrisme écologique

La Forêt à Coeur Publié le 9 novembre 2022 par Eric Alvarez9 novembre 2022
Caribou
Caribou (auteur: Peupleloup; source: Wikimedia commons)

Lorsqu’il est question de la protection de l’habitat du caribou forestier, il est souvent fait référence à une « espèce-parapluie ». C’est-à-dire que le maintien de l’habitat pour cette espèce sera bénéfique à de nombreuses autres. De fait, aménager les forêts simultanément pour toute la biodiversité (insectes, oiseaux, mammifères…) est impensable. Pouvoir sélectionner quelques espèces représentatives, ou une seule dans le cas du caribou, est donc une approche d’aménagement fort utile.

Toutefois, malgré la fréquente référence au concept « d’espèce-parapluie » pour justifier la valeur de protéger le caribou forestier, c’est une stratégie très théorique. Dans la littérature scientifique, on va d’ailleurs la qualifier de « raccourci » (shortcut) d’aménagement. C’est pourquoi elle a besoin d’être validée au cas par cas.

Pour ce qui est du caribou forestier comme espèce-parapluie au Québec, je n’ai trouvé qu’une référence scientifique, publiée en 2016, pour appuyer sa sélection. Une étude qui conclut que c’est un bon choix, mais… avec un gros « mais »! De fait, pour arriver à cette conclusion, il faut interpréter les résultats selon une idéologie particulière, sinon elle serait différente!

Présentation et analyse…

Lire la suite

Discussion électorale électoraliste

La Forêt à Coeur Publié le 19 octobre 2022 par Eric Alvarez19 octobre 2022
Assemblée nationale du Québec
Assemblée nationale du Québec (auteur: Wilfredor, Source: Wikimédia)

Une autre campagne électorale québécoise est arrivée à son terme au début du mois. J’ai voté, mais je n’ai pas été des plus assidu dans mon suivi des différentes annonces et promesses électorales. Pour autant, vers la fin de cette élection, j’étais un peu surpris de ne pas avoir entendu parler de foresterie durant ce grand rendez-vous démocratique. Après tout, il suffit bien souvent d’un seul reportage, d’une déclaration un peu « litigieuse » du ministre en titre, pour que le Québec « s’enflamme » pour les enjeux forestiers! Et le caribou forestier? Le super enjeu de biodiversité pour lequel un récent rapport aurait pu être le sujet d’un débat électoral. Mais non… Avais-je donc raté quelque chose?

La réponse à mon questionnement est venue par le biais d’un article paru quelques jours avant l’élection et intitulé « Le troisième lien qui cache la forêt ». On y retrouve un résumé des plateformes des cinq principaux partis politiques en lice concernant le milieu forestier. Mais surtout l’information suivante :

[…] l’enjeu des forêts n’a pas monopolisé beaucoup d’attention pendant la campagne électorale. Un débat sur cette question à l’Université Laval a même dû être annulé, faute d’intérêt des candidats, a appris La Presse.

— La Presse, 30 septembre 2022

Pour la mise en contexte, la superficie totale des forêts publiques québécoises sous aménagement est de 42 millions d’hectares. De cette statistique, on peut en déduire que les politiciens n’avaient rien à dire sur l’aménagement d’une superficie équivalente à la taille de la Suède ou de dix fois celle de la Suisse!… Cela laisse songeur!

Pour aujourd’hui donc, une petite réflexion pour (essayer de) comprendre les tenants et aboutissants de cette situation pour le moins étonnante.

Lire la suite

La Chine et ses plantations millénaires

La Forêt à Coeur Publié le 26 septembre 2022 par Eric Alvarez26 septembre 2022

Je vous présente aujourd’hui le livre «Fir and Empire: The transformation of forests in early modern China». Un livre publié en 2020 aux Éditions University of Washington Press (Seattle). L’auteur est M. Ian M. Miller, un professeur d’histoire à la St. John’s University (ville de New York). À souligner que ce livre est publié dans une série intitulée Weyerhaeuser Environmental Books.

Tout d’abord, le titre mérite quelques précisions.

En français, « fir » va se traduire par « sapin » et fait référence au genre Abies. Or, ce n’est pas du tout de cette essence qu’il va être question ici! On parle plutôt de Cunninghamia lanceolata qui est une essence de la famille des Cupressacées (cyprès) dans laquelle on va retrouver le thuya et le séquoia. Quant à notre sapin (Abies balsamea), il fait plutôt partie de la famille des Pinacées (pins).

Aussi, le passage « au début de l’ère moderne chinoise » réfère aux années 1000-1600. Pour le contexte, les Amériques ont été découvertes par les Européens vers la fin de cette période et la ville de Québec n’était pas encore fondée! Nous sommes donc dans des références temporelles complètement décalées par rapport à nos référentiels habituels.

Dans ce compte-rendu, je vous détaillerai l’intérêt autant forestier qu’historique qu’il y a à lire ce livre.

Lire la suite

« Pourquoi la nature vierge n’existe pas »

La Forêt à Coeur Publié le 8 août 2022 par Eric Alvarez23 août 2022

☕️

Deuxième texte de ma formule « expresso ». Pour en saisir la logique et la genèse, c’est ici.

Le titre de ma chronique est une traduction de « Why there’s no such thing as pristine nature », l’article de vulgarisation que je vous présente aujourd’hui (autrice : Julia Rosen, journaliste scientifique).

Cet article de 2021 est un survol de l’évolution de nos connaissances concernant la relation millénaire entre les humains et la Nature. Il s’appuie sur de très nombreuses références scientifiques couvrant différentes parties du globe, si ce n’est la planète dans son ensemble.

Cet article documente aussi très bien pourquoi des stratégies d’aménagement forestier et de protection de la biodiversité axées sur un retour aux conditions préindustrielles, comme au Québec, ne sont pas seulement vouées à disparaître, mais le doivent.

Lire la suite

« Adieu, monsieur le professeur »

La Forêt à Coeur Publié le 20 juillet 2022 par Eric Alvarez20 juillet 2022

Luc Bouthillier est décédé dans la nuit du 13 au 14 juillet dernier.

J’ai connu Luc lors de mon baccalauréat en foresterie (Université Laval, 1988 -1992). De mémoire, je l’ai alors eu comme professeur dans deux cours. Toutefois, sa « présence » à la Faculté dépassait déjà de beaucoup ses seuls cours. En particulier, il était l’animateur de facto des conférences ou colloques étudiants. Un rôle qu’il a aussi énormément joué en dehors des murs de la Faculté. J’ai de fait l’impression que, pendant longtemps, il était toujours l’animateur chaque fois que j’assistais à un colloque forestier au Québec!

La notion de « tour d’ivoire », que l’on peut associer à certains universitaires, ne s’appliquait certainement pas à lui. Dans un de mes cours du bac donné par Luc, nous avions eu comme remplaçant d’un jour un de ses collègues au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Il s’avérait que, en plus de ses tâches de professeur, Luc s’était alors aussi impliqué avec le BAPE pour la production d’un rapport intitulé « Des forêts en santé ». Un rapport dont les impacts sont toujours présents aujourd’hui, car il y était recommandé de mettre fin aux arrosages chimiques (glyphosate en particulier). C’est la règle dans les forêts publiques du Québec depuis 2001.

Lire la suite

Navigation des articles

← Articles plus anciens

Prochain texte :

En avril!

Pour vous abonner:

Rechercher

Pour acheter mon livre (merci!)👇

Cliquez sur la page couverture (merci !)

Lieux physiques pour l’acheter:

Librairie-café Le Mot de Tasse, 1394 chemin Ste-Foy (Ville de Québec)

Librairie du Quartier, 1120 avenue Cartier (Ville de Québec)

Mots-clés

Acceptabilité sociale Aires protégées Aménagement écosystémique Autochtones BFEC Biodiversité Caribou Certification Changements climatiques Chemins forestiers Collaboration Commission Coulombe Concessions forestières Dendroctone Du Bois Déforestation Feux Forêts nationales Forêts privées Forêts tropicales FSC Greenpeace Groupes environnementaux Histoire Industrie MFFP Ministère Mode de tenure OIFQ Planning rules Politique forestière Possibilité forestière Rendement soutenu Restauration Récolte Rôle des forestiers SAF 2012 SAF 2013 Services environnementaux Sondage Statistiques Surexploitation Sylviculture Tenure USDA Forest Service
©La Forêt à Cœur - Weaver Xtreme Theme
↑