Abécédaire de la Commission Coulombe
Tous mes textes de l’année 2021 ont fait référence à la Commission Coulombe et, particulièrement, son constat de surexploitation des forêts. Une telle concentration de chroniques sur le même sujet est une première en près de 11 ans de La Forêt à Cœur! Le temps dira si cette façon de procéder restera l’exception ou deviendra une nouvelle stratégie d’écriture. De fait, avec le temps qui passe, mes connaissances s’accumulent et il devient de plus en plus difficile de limiter mes écrits… Trop d’idées me passent en tête! Les sectionner en plusieurs chroniques pourrait donc devenir le « nouveau normal ». À voir…
Mais suite à une telle concentration de textes sur le même thème, et avant de passer à un autre sujet, je ressentais le besoin de faire une petite synthèse. Considérant de plus que je souhaitais y greffer quelques points non discutés dans mes chroniques, la formule de l’abécédaire s’est avérée la plus adaptée à l’exercice.
Aménagement écosystémique
La vedette du rapport de la Commission Coulombe, quoique le constat de Surexploitation soit le point central que l’on retienne aujourd’hui. -> voir aussi : Empathique, Oh!, Positif
BAPE
Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement.
Son implication dans les plans d’aménagement forestier fut une des très nombreuses recommandations disséminées tout au long du rapport. Une proposition qui avait beaucoup de potentiel de connecter la population québécoise à la foresterie. Encore eut-il fallu que la Commission décide d’en faire sa recommandation phare. Ce ne fut pas le cas. Un pur Gaspillage de capital politique.
Colossal
Travail accompli par la Commission en 14 mois de mandat (octobre 2003 à décembre 2004). Quelques chiffres : 39 jours de consultations publiques, 303 mémoires déposés, plus de 3000 recommandations transmises à la Commission. Sur le rapport de 307 pages, la diversité des sujets abordés est très impressionnante. Mais à la lecture, on se demande parfois si ce ne fut pas Trop.
Doutes
Sentiment que l’on peut raisonnablement avoir concernant le constat de Surexploitation de la Commission Coulombe. -> voir aussi : Question, Zéro
Empathique
Le mot que je retiendrais pour décrire le rapport de la Commission Coulombe si je n’en avais qu’un seul à choisir. Tous ceux et celles qui ont exprimé une préoccupation auprès de la Commission ont été à l’évidence entendus et pris en compte. -> voir aussi : Positif, Trop, Utopie
Forestier en chef
Une création de la Commission pour remettre, au nom de l’Aménagement écosystémique, le devenir de l’aménagement de nos forêts entre les mains des Machines. -> voir aussi : Woodstock
Gaspillage
Sentiment que l’on peut avoir sur le potentiel de cette Commission comme antidote à L’Erreur boréale. La vision des commissaires était pourtant Positive. -> voir aussi : BAPE, Machines, Négative
Hanzlik
La formule de…
A fortement contribué à ce que la Commission mette un X sur les résultats des possibilités forestières obtenus avec Sylva. Cela a ouvert la porte au constat de Surexploitation de la Commission. En cause, le fait que dans trois régions du Québec les calculs réalisés avec cette formule ne furent pas « nettement supérieurs » à ceux obtenus avec Sylva. Il s’avère cependant que la formule de Hanzlik avait une réputation beaucoup plus conservatrice qu’estimée par la Commission. D’où des Doutes. -> voir aussi : Inquisition, Relecteurs/Relectrices
Inquisition
Perception qu’il est possible d’avoir concernant le sort subit par le logiciel Sylva dans le rapport de la Commission. Son remplaçant, le logiciel Woodstock, fut quant à lui idolâtré. -> voir aussi : X
Jugement
… des aménagistes forestiers. Ce qui n’a pas été pris en compte dans l’analyse de la Commission pour déterminer s’il y avait eu Surexploitation ou non.
Kaboum!
Mesure de l’impact de la Commission Coulombe sur le monde forestier québécois.
Long/Longues
Le rapport Coulombe. Il est vraiment long à lire si vous souhaitez passer au travers de la première à la dernière page. Il est à la mesure du travail Colossal qui a nécessité sa production.
Mes chroniques sur le sujet. Elles ont battu des records de longueur. Désolé!
Machines
La Commission avait de grandes et Positives ambitions pour la foresterie. Tout le monde devait s’y retrouver. Tous les enjeux étaient égaux. Mais pour planifier cela, il fallait la machine la plus parfaite possible. Celle qui allait nous dire quoi faire, où et quand. Adieu Sylva. Bienvenue Woodstock. -> voir aussi : Forestier en chef, Inquisition, Utopie
Négative
Perception de la foresterie québécoise dans la population qui, à la suite de L’Erreur boréale, a été renforcée par le rapport Coulombe. Cela, malgré les intentions Positives des commissaires. -> voir aussi : Gaspillage, Utopie, Vingt
Oh!
Expression de la surprise que l’on peut ressentir lorsque l’on constate que les commissaires ont fait de la réduction de 20 % (Vingt) de la possibilité forestière des principales essences résineuses leur recommandation phare.
Positive
Vision que souhaitaient donner les commissaires à la foresterie québécoise vis-à-vis de la société. -> voir aussi : Gaspillage, Négative, Utopie
Question
… que je me posais en analysant le constat de Surexploitation de la Commission : «Pourquoi personne, ou un organisme, n’a-t-il formellement remis en cause ce constat? ». Certaines faiblesses étaient clairement connues et avaient été soulevées en 2007 par le rapport Paillé. À souligner que ce dernier s’attardait à analyser un document du premier Forestier en chef et non pas le rapport Coulombe. -> voir aussi : Doutes, Zéro
Relecteurs/Relectrices
Le rapport en a manqué. Cela aurait pu, entre autres, faire ressortir les bizarreries que l’on peut rencontrer dans la section sur la comparaison entre Sylva et la formule de Hanzlik. Cela est certainement en lien avec le fait que le travail accompli fut Collosal, mais probablement Trop.
Surexploitation
Constat de la Commission qui a pris le haut du pavé dans l’imaginaire populaire et qui a renforcé la perception Négative de la foresterie québécoise en suite à L’Erreur boréale. Dans les faits pourtant, la vedette de ce rapport était l’Aménagement écosystémique et la vision se voulait Positive.
Trop
Sentiment qu’il est possible d’avoir à la mesure de ce Colossal rapport produit en un temps record. Bien souvent, on aurait aimé que les commissaires se soient moins éparpillés et soient allés au fond de tous les sujets abordés, car : «Qui trop embrasse, mal étreint». -> voir aussi : Relecteurs/Relectrices, Utopie
Utopie
Jugement que l’on peut porter sur la vision des commissaires pour la foresterie québécoise. Elle est tellement belle et Positive que, parfois, on pouvait même entendre Richard Desjardins chantonner un poème en hommage à l’industrie forestière. À ce point.
Vingt
… pour cent. Chiffre phare de la Commission Coulombe correspondant à la réduction recommandée de la possibilité forestière pour les principales essences résineuses. À souligner que, parfois, certains confondent «réduction de la possibilité» avec «réduction de la récolte». -> voir aussi : Gaspillage
Woodstock
Un des logiciels chouchous de la Commission, contrairement à Sylva. Woodstock est aujourd’hui le logiciel utilisé au Québec pour les calculs des possibilités forestières. -> voir aussi : Inquisition, Machines, X
X
Comme dans « mettre un X sur quelque chose ». Action posée par la Commission Coulombe concernant le logiciel Sylva. Ce dernier y a alors subi un procès sans avoir droit à un avocat. -> voir aussi : Inquisition
Y
Visuel d’une croisée des chemins. En 2004, huit commissaires ont eu le pouvoir de décider d’une direction pour le monde forestier québécois. Les intentions étaient Positives, mais… -> voir aussi : BAPE, Gaspillage, Négative, Vingt
Zéro
À ma connaissance, nombre de remises en question formelles du constat de Surexploitation de la Commission Coulombe avant ma chronique du 23 mars dernier. Pourtant, il est justifié d’avoir des Doutes raisonnables. -> voir aussi : Question
Bonjour Éric,
Entre la commission Coulombe(2004) et le nouveau régime forestier (2013), il faut se rappeler le Sommet sur l’avenir du secteur forestier (2006-2007). Ce Sommet, ayant compté sur la participation de 400 personnes provenant des diverses parties intéressées, a produit une déclaration commune, Bâtir ensemble, établissant dans une période de crise un consensus unanime des grands enjeux, consigné par 15 partenaires de la forêt. Cette déclaration est toujours d’actualité et montre, avec une volonté suffisante, qu’il est possible de bâtir ensemble.
Gérard Szaraz
Merci du commentaire : )