↓
 
  • Accueil
  • Principaux thèmes
    • Histoire Forestière du Québec
    • Modèles d’aménagement au Québec
    • Politique forestière québécoise d’aujourd’hui
    • De l’aménagement forestier (philosophie)
    • Certification forestière
    • Du débat « Aménager ou Préserver? »
    • Forêts nationales américaines
    • Perturbations naturelles
    • Comptes-rendus
      • de Congrès-Colloques
      • de Livres ou Articles
  • Par Géographie
    • Québec
    • États-Unis
    • Colombie-Britannique
    • Canada (autres)
    • Monde
  • Liste chroniques
  • À propos

La Forêt à Coeur

Regards sur l'aménagement des forêts

Archives du mot-clef Autochtones

Navigation des articles

← Articles plus anciens

Le sombre avenir de la foresterie au Québec

La Forêt à Coeur Publié le 21 décembre 2022 par Eric Alvarez21 décembre 2022 6
Page titre rapport Commission indépendante sur les caribous

Le 22 août dernier, fut rendu public le rapport de la Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards. Un rapport commandé par le dernier ministre du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP). Ce ministère fut scindé à la suite des élections d’octobre dernier. La responsabilité des forêts est maintenant liée au ministère des Ressources naturelles et Forêts. La «Faune» et les «Parcs» sont quant à eux associés au ministère de l’Environnement.

Le mandat de la Commission se lisait ainsi :

[…] recueillir les opinions des parties intéressées concernant les deux scénarios théoriques proposés par le MFFP, mais également sur des variantes possibles ou toute idée qui permettrait de trouver un équilibre réaliste et défendable pour concilier l’objectif de protection du caribou et les intérêts économiques en jeu.

— Commission indépendante, p. 13

À la lecture de ce rapport et ses 35 recommandations, il est cependant clair que les trois commissaires responsables de ce mandat ont laissé tomber toute notion « d’équilibre ». Pour eux, la forêt boréale devrait être réservée aux caribous et aux nations autochtones. Les communautés forestières non autochtones devraient quant à elles se tourner vers des programmes de diversification économique. Quant à l’industrie forestière… « Il existe une industrie forestière en forêt boréale? » pourrait résumer le regard des commissaires.

Points « amusants », la présidente de cette Commission était la doyenne de la Faculté de Foresterie, Géographie et Géomatique de l’Université Laval. Aussi, l’Ordre des Ingénieurs Forestiers du Québec (OIFQ) a donné un appui enthousiaste à ce rapport.

Pour aujourd’hui donc, présentation d’un rapport passé quelque peu « sous le radar », mais qui annonce de noirs lendemains pour la foresterie au Québec.

Lire la suite

« Pourquoi la nature vierge n’existe pas »

La Forêt à Coeur Publié le 8 août 2022 par Eric Alvarez23 août 2022

☕️

Deuxième texte de ma formule « expresso ». Pour en saisir la logique et la genèse, c’est ici.

Le titre de ma chronique est une traduction de « Why there’s no such thing as pristine nature », l’article de vulgarisation que je vous présente aujourd’hui (autrice : Julia Rosen, journaliste scientifique).

Cet article de 2021 est un survol de l’évolution de nos connaissances concernant la relation millénaire entre les humains et la Nature. Il s’appuie sur de très nombreuses références scientifiques couvrant différentes parties du globe, si ce n’est la planète dans son ensemble.

Cet article documente aussi très bien pourquoi des stratégies d’aménagement forestier et de protection de la biodiversité axées sur un retour aux conditions préindustrielles, comme au Québec, ne sont pas seulement vouées à disparaître, mais le doivent.

Lire la suite

Des caribous et des Hommes

La Forêt à Coeur Publié le 30 mars 2022 par Eric Alvarez30 mars 2022
Ojibwés chassant le caribou
Ojibwés chassant le caribou (Cornelius Krieghoff, Source: Wikimédia Commons)

Dans les derniers mois, j’ai écrit deux textes portant spécifiquement sur le caribou forestier. Dans le premier, en août dernier, j’argumentais que sa délimitation historique, fixée à l’année 1850 (carte plus bas), était un artefact de l’histoire. La raison invoquée étant que le caribou forestier n’aurait pu s’établir dans tout le sud du Québec et dans certains États de la Nouvelle-Angleterre n’eut été de l’effondrement des populations des Premières Nations. Un effondrement provoqué par les maladies transmises par les colons européens et pour lesquelles les Premières Nations n’avaient pas de protections naturelles. En contexte aussi, le fait que cette espèce est très sensible à la présence humaine.

Dans ce premier texte, je tenais alors pour acquis que l’aire de répartition de 1850 était « solide ». Or, le mois dernier, j’ai publié une chronique intitulée « La légende de la répartition historique du caribou forestier ». J’y relevais le manque d’observations justifiant une présence de cette espèce animale sur tout le territoire québécois en 1850 ainsi que la colonisation avancée dans les États de la Nouvelle-Angleterre. De fait, à l’exception du Maine, les paysages des différents États où le caribou aurait dû théoriquement se retrouver en 1850 étaient alors majoritairement agricoles. C’est là un habitat très défavorable au caribou… forestier. Donc, « feu » l’aire de répartition de 1850!

Ce constat eut pour effet de stimuler mon intérêt à mieux comprendre l’histoire du caribou forestier avant 1850. Et de fait, je suis remonté vraiment plus loin que 1850! Un retour dans l’histoire du caribou qui m’a surtout fait prendre conscience de son étroite relation millénaire avec les humains. Une relation aujourd’hui en danger.

Lire la suite

Le livre noir de la conservation de la nature

La Forêt à Coeur Publié le 7 décembre 2021 par Eric Alvarez7 décembre 2021

Dès 1963, les experts de l’Unesco [Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture], de l’UICN [Union pour la conservation de la nature] et du WWF [World Wildlife Fund] recommandent à l’Éthiopie de faire du Simien un parc national. Et, pour cela, ils lui demandent d’y « abolir tous les droits humains individuels ou d’une autre nature […] ». La même injonction pousse l’Éthiopie à expulser les habitants de Gich, en 2016. En Afrique, un parc naturel doit être vide.

— p. 39

Quelques décennies plus tard…

4 janvier 2019, banlieue de Debark, nord des hauts plateaux éthiopiens. Assis sur un matelas posé au sol, à même la terre, dans sa maison faite de bois et de tôle, Samson évoque avec amertume son quotidien depuis son expulsion : « Ils nous ont fait fuir à coups de bâton […]. Ils nous ont dit de partir au nom de l’Unesco. […] Nous maintenant on peut pas continuer avec cette vie-là. Je suis en train de mourir ici. »

— p. 23
Couverture du livre: L'invention du colonialisme vert

L’invention du colonialisme vert — Pour en finir avec le mythe de l’Éden africain (Flammarion, 2020), n’est pas un livre facile à lire. Pour être plus précis, la lecture est agréable et, la taille de la police de caractères aidant (14 points, je pense), les 300 pages de ce livre se lisent rapidement. Toutefois, tel qu’illustré par les citations ci-haut, on est fréquemment révolté. Enfin, je l’ai souvent été! Assez pour avoir à poser le livre quelques minutes avant de reprendre ma lecture.

Pour cette raison, il m’est apparu que la meilleure approche pour ce compte-rendu était de vous permettre de « vivre » le livre. Et pour cela, il convenait de laisser un maximum de place à en présenter de larges extraits.

Ce livre raconte essentiellement une histoire : la création du parc du Simien (410 km2) en Éthiopie. Il est organisé sur une base chronologique. Une exception : le premier chapitre prend la forme d’un résumé exécutif où tous les thèmes abordés dans le livre sont présentés.

Pour la compréhension de l’ensemble, je précise que le cœur de l’histoire, qui débute dans les années 1960, fait référence à une période où les pays africains ont pris leur indépendance face aux colonisateurs britanniques et français (principalement).

Finalement, comme pour mes autres textes qui nous font voyager à l’extérieur du Québec, en « mot de la fin » je connecterai ce livre avec nos contrées. Et c’est même assez facile. Il y a plus de liens que l’on pourrait a priori imaginer entre le forestier québécois et l’agro-pasteur éthiopien (agro-pastoralisme: agriculture + élevage)!

Lire la suite

Forêts communautaires : ¡Viva México!

La Forêt à Coeur Publié le 9 novembre 2021 par Eric Alvarez10 novembre 2021
Couverture du livre «Mexico's community forest enterprises»

Lorsque j’ai ouvert ce blogue en 2010, une de mes motivations était d’explorer ce qui se faisait du côté des États-Unis en aménagement forestier. Il me semblait (et c’est toujours le cas) qu’il y avait là des modèles forestiers très intéressants auxquels on ne portait pas assez attention. J’ai moins écrit sur les États-Unis dernièrement, mais je n’en regarde pas moins souvent l’actualité forestière. Je n’avais cependant jamais pensé porter mon regard plus au sud vers ce qui est habituellement une destination «vacances», soit le Mexique.

Cette opportunité m’a été offerte par le livre « Mexico’s community forest enterprises—Success on the commons and the seeds of a good Anthropocene» publié en 2020 par The University of Arizona Press. L’auteur, M. David Barton Bray, est professeur à la Florida International University. Ce livre est une synthèse des recherches sur le modèle d’aménagement forestier communautaire du Mexique. Un modèle presque centenaire à la base de l’aménagement de millions d’hectares de forêts de ce pays. Un livre très académique, mais avec une écriture agréable et qui se veut une lecture essentielle pour quiconque s’intéresse au sujet des forêts communautaires.

Et j’ajouterai que c’est aussi une lecture essentielle pour quiconque souhaite avoir une idée de ce à quoi ressemblera l’éventuelle future politique forestière du Québec.

Lire la suite

Le caribou forestier, rare par nature

La Forêt à Coeur Publié le 5 août 2021 par Eric Alvarez5 août 2021
Limite méridionale de l'aire de répartition contenue du caribou forestier au Québec, en 1850 et 2012
Limite méridionale de l’aire de répartition contenue du caribou forestier au Québec, en 1850 et 2012 (source: Plan de rétablissement du caribou forestier 2013-2023)

La carte ci-contre résume l’enjeu du caribou forestier au Québec. On peut y noter la forte diminution de son aire de répartition entre 1850 et 2012.

Pour la précision, Rangifer tarandus, le « caribou » au Québec et le « renne » en Europe, ne représente qu’une seule et même espèce à l’échelle internationale. Et à cette échelle, l’Union internationale pour la conservation de la nature l’a classé comme « vulnérable » (un échelon avant « menacé »).

Il y a cependant des sous-espèces. Au Québec, on en retrouve une seule : le caribou des bois. Cette sous-espèce est segmentée en trois « écotypes » qui possèdent des distinctions génétiques, soit : forestier, montagnard (en Gaspésie) et migrateur. Ce sont les représentants des deux premiers écotypes dont le statut est le plus précaire.

Quoique plusieurs variables ont eu pour effet de diminuer les populations de caribous forestiers au Québec depuis 1850, aujourd’hui le grand défi est de leur préserver des habitats de qualité. Et c’est tout un défi considérant que cet écotype a besoin de très grandes superficies de forêts résineuses matures peu perturbées. Et par « grandes superficies », on parle de centaines de kilomètres carrés de forêts… soit exactement le type de massifs auquel s’intéresse l’industrie forestière!

Les besoins en habitat du caribou forestier ont été établis sur la base de nombreuses recherches scientifiques. Mais si l’on croise ces connaissances avec l’historique d’occupation du territoire québécois, une question se pose : « Comment le caribou forestier a-t-il fait pour avoir une aire de distribution aussi vaste que celle représentée par la limite de 1850? ».

Lire la suite

Des espèces naturellement envahissantes

La Forêt à Coeur Publié le 2 juin 2020 par Eric Alvarez31 juillet 2020

Une espèce officiellement envahissante au Québec (auteur: JJW11700, Wikimedia Commons)

Pour peu que vous vous intéressiez à un sujet environnemental, votre fil d’actualité va avoir un thème récurrent : les espèces envahissantes. Le gouvernement du Québec les définit ainsi :

Une espèce exotique envahissante (EEE) est un végétal, un animal ou un micro-organisme (virus, bactérie ou champignon) qui est introduit hors de son aire de répartition naturelle. Son établissement ou sa propagation peuvent constituer une menace pour l’environnement, l’économie ou la société. (Source)

« Peuvent » exprime ici l’idée que ces espèces non-natives d’une région ne sont pas toutes des sources de problèmes environnementaux. Certes, par leur seule présence, elles modifient l’assemblage de la biodiversité, mais elles peuvent aussi s’intégrer sans problèmes (à tout le moins apparents). Seule une minorité, comme l’agrile du frêne, va poser de très sérieux soucis.

Pour donner quelques chiffres, en date de 2006 une étude avait dénombré 455 espèces d’insectes ou pathogènes non-indigènes se nourrissant des arbres aux États-Unis. Toujours chez nos voisins du sud, une étude très récente a conclu que ces espèces non-indigènes étaient responsables de 21 % à 29 % de la perte de biomasse dans les forêts de l’État de la Virginie au cours des dernières décennies (note : c’est une assez grosse étude, je ne relève ici qu’une conclusion parmi les plus notables).

Les espèces envahissantes peuvent donc, sans contredit, être un sujet de préoccupation. Mais, se pourrait-il que nous nous en souciions trop et, surtout, que nous perdions de vue le portrait d’ensemble ? Petite réflexion…

Lire la suite

Lectures hivernales et forêts post-génocide

La Forêt à Coeur Publié le 7 mai 2020 par Eric Alvarez31 juillet 2020

Le livre étant édité, me voilà officiellement de retour au blogue !

Question de me mettre à jour avant de retrouver un rythme de production plus régulier, cette chronique se voudra avant tout une petite rétrospective des lectures qui m’ont le plus marqué depuis le début de l’année 2020. Chacune aurait pu faire l’objet d’une chronique individuelle, mais elles sont restées à l’état de projet, car le livre avait la priorité. Et malgré le côté a priori un peu hétéroclite de ma proposition d’aujourd’hui, le tout sera synthétisé par une réflexion.

Lire la suite

Navigation des articles

← Articles plus anciens
©La Forêt à Cœur - Weaver Xtreme Theme
↑