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La Forêt à Coeur

Regards sur l'aménagement des forêts

Archives du mot-clef Aires protégées

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Le caribou forestier et la valeur du doute

La Forêt à Coeur Publié le 21 mars 2023 par Eric Alvarez21 mars 2023

Il importe de mentionner d’emblée ce que signifie le déclin des populations de caribous. Pour plusieurs, cette réalité est symptomatique de l’état de santé des forêts. C’est en ce sens que certains répondants au questionnaire en ligne ont utilisé l’analogie du canari dans la mine : le déclin du caribou est le signe que l’on doit se préoccuper de son habitat. Or, le caribou est considéré comme une espèce parapluie, c’est-à-dire qu’en le protégeant, on assure également la protection d’autres espèces. Le déclin du caribou renvoie donc à des questions importantes de biodiversité.

— Commission caribous, p. 24

Cette citation, tirée du rapport de la Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards, exprime : 1 — l’idée que la protection de l’habitat des caribous s’inscrit dans une plus vaste stratégie de protection de l’écosystème forestier boréal et 2 — que c’est là une vision très généralement acceptée. On peut d’ailleurs raisonnablement avancer que c’est un argument qui a amené la Commission à recommander de très nombreuses aires protégées pour promouvoir l’habitat de cette espèce.

Toutefois, et étonnamment, les preuves scientifiques appuyant la valeur « parapluie » du caribou forestier sont minces.

Tout d’abord, le fait est que la notion « d’espèce-parapluie » est un concept très théorique fréquemment qualifié de « raccourci d’aménagement » dans la littérature scientifique. Un utile raccourci, faut-il préciser, car l’alternative serait d’aménager simultanément pour toutes les espèces représentantes de la biodiversité, une option irréaliste. Toutefois, de sa nature théorique, utiliser ce concept implique une validation au cas par cas.

Dans un précédent texte, j’analysais une telle recherche sur la Côte-Nord. Quoiqu’elle concluait positivement à la valeur « parapluie » du caribou forestier, j’émettais alors l’opinion que ce constat souffrait d’un biais idéologique. De fait, les auteurs reconnaissaient que leur conclusion aurait pu être différente, n’eût été leur attachement au concept « d’intégrité écologique ».

Pour creuser la question, je vous présente aujourd’hui deux autres études sur ce thème. La première est citée comme référence pour appuyer la valeur « parapluie » du caribou forestier à l’échelle du Canada. La seconde a des objectifs comparables à la première, utilise le même outil d’analyse, mais arrive à une conclusion bien différente!

Je complèterai ce texte par une réflexion sur les dangers de la science militante et la valeur du doute dans toute approche scientifique.

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L’aménagement forestier, outil de santé publique

La Forêt à Coeur Publié le 27 janvier 2023 par Eric Alvarez29 août 2023
Évolution du nombre de cas de la maladie de Lyme dont l’infection a eu lieu au Québec
Évolution du nombre de cas de la maladie de Lyme dont l’infection a eu lieu au Québec (Source : ministère de la Santé et des Services sociaux ; graphique : La Forêt à Cœur)

La Figure ci-dessus illustre l’évolution des infections par la maladie de Lyme au Québec depuis près d’une décennie. Comme on peut le noter, la croissance est notable alors que l’on était à moins de 100 cas d’infections acquises au Québec pour l’année 2014 et que nous avons dépassé les 400 cas en 2022 avec un sommet à 650 en 2021.

Cette maladie peut causer des complications articulaires, cardiaques ou neurologiques si la personne n’est pas diagnostiquée et traitée précocement. Or, la maladie de Lyme peut être difficile à détecter, car les premiers symptômes (rougeur généralement indolore) peuvent prendre jusqu’à un mois pour apparaître après avoir été mordu.

Historiquement, les risques de morsure par une tique porteuse de la maladie étaient surtout présents au sud de la frontière. Le réchauffement du climat est le premier suspect pour expliquer la plus grande présence d’Ixodes scapularis dans nos contrées, l’espèce de tique transmettant la maladie.

Pour contrer ce phénomène, la Santé publique mise avant tout sur la responsabilisation personnelle. Il est par exemple recommandé de porter des vêtements amples lors de nos sorties en forêt, de bien s’examiner au retour…

Deux articles scientifiques récents font cependant valoir une autre approche de prévention qui fait plutôt appel à la responsabilisation collective : aménager nos forêts.

Pour aujourd’hui donc, présentation de ces deux articles et petite réflexion sur les enseignements à en tirer au Québec.

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Le livre noir de la conservation de la nature

La Forêt à Coeur Publié le 7 décembre 2021 par Eric Alvarez7 décembre 2021

Dès 1963, les experts de l’Unesco [Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture], de l’UICN [Union pour la conservation de la nature] et du WWF [World Wildlife Fund] recommandent à l’Éthiopie de faire du Simien un parc national. Et, pour cela, ils lui demandent d’y « abolir tous les droits humains individuels ou d’une autre nature […] ». La même injonction pousse l’Éthiopie à expulser les habitants de Gich, en 2016. En Afrique, un parc naturel doit être vide.

— p. 39

Quelques décennies plus tard…

4 janvier 2019, banlieue de Debark, nord des hauts plateaux éthiopiens. Assis sur un matelas posé au sol, à même la terre, dans sa maison faite de bois et de tôle, Samson évoque avec amertume son quotidien depuis son expulsion : « Ils nous ont fait fuir à coups de bâton […]. Ils nous ont dit de partir au nom de l’Unesco. […] Nous maintenant on peut pas continuer avec cette vie-là. Je suis en train de mourir ici. »

— p. 23
Couverture du livre: L'invention du colonialisme vert

L’invention du colonialisme vert — Pour en finir avec le mythe de l’Éden africain (Flammarion, 2020), n’est pas un livre facile à lire. Pour être plus précis, la lecture est agréable et, la taille de la police de caractères aidant (14 points, je pense), les 300 pages de ce livre se lisent rapidement. Toutefois, tel qu’illustré par les citations ci-haut, on est fréquemment révolté. Enfin, je l’ai souvent été! Assez pour avoir à poser le livre quelques minutes avant de reprendre ma lecture.

Pour cette raison, il m’est apparu que la meilleure approche pour ce compte-rendu était de vous permettre de « vivre » le livre. Et pour cela, il convenait de laisser un maximum de place à en présenter de larges extraits.

Ce livre raconte essentiellement une histoire : la création du parc du Simien (410 km2) en Éthiopie. Il est organisé sur une base chronologique. Une exception : le premier chapitre prend la forme d’un résumé exécutif où tous les thèmes abordés dans le livre sont présentés.

Pour la compréhension de l’ensemble, je précise que le cœur de l’histoire, qui débute dans les années 1960, fait référence à une période où les pays africains ont pris leur indépendance face aux colonisateurs britanniques et français (principalement).

Finalement, comme pour mes autres textes qui nous font voyager à l’extérieur du Québec, en « mot de la fin » je connecterai ce livre avec nos contrées. Et c’est même assez facile. Il y a plus de liens que l’on pourrait a priori imaginer entre le forestier québécois et l’agro-pasteur éthiopien (agro-pastoralisme: agriculture + élevage)!

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« Aire protégée » : l’étiquette environnementale du projet de développement économique de la rivière Péribonka

La Forêt à Coeur Publié le 13 octobre 2021 par Eric Alvarez13 octobre 2021
La rivière Péribonka
La rivière Péribonka (photo: Ève Tremblay, Wikimédia Commons, retouches couleurs: La Forêt à Coeur)

Depuis quelques mois, le dossier des aires protégées au Québec fait régulièrement la manchette. En cause, le fait qu’à l’automne dernier le gouvernement du Québec a rejeté 83 propositions d’aires protégées au sud de la limite nordique des forêts attribuables.

Pour la petite histoire, le gouvernement québécois, en tant que signataire de la Convention sur la diversité biologique, s’était engagé à protéger 17 % de son territoire terrestre pour 2020. L’objectif a été atteint. Mais pour beaucoup grâce à des territoires au nord de la limite nordique, soit dans des secteurs où la récolte forestière est de facto exclue. Ce qui contrarie « quelque peu » bien des groupes environnementaux.

Pour comble d’insulte, le ministère des Forêts de la Faune et des Parcs (MFFP) annonça cet été son intention de procéder à des coupes dans une aire protégée non retenue le long de la rivière Péribonka. Face à la grogne, le ministère recula… pour cette année (communiqué). Il accepta aussi la création d’une aire protégée.

Succès environnemental, donc?

Difficile de le mesurer au moment d’écrire ces lignes. Tout d’abord, aux dires même du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, l’aire protégée envisagée « n’est pas forcément celle qui sera concrétisée ». De fait, le projet de coupes a seulement été suspendu pour cette année, le temps que l’aire protégée soit définie. Aussi, et surtout, il convient de se poser des questions sur la valeur environnementale de cette aire protégée qui sera étroitement associée à un projet récréotouristique de dimension internationale.

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Une histoire mondiale de la foresterie scientifique

La Forêt à Coeur Publié le 28 avril 2017 par Eric Alvarez28 avril 2025

foresterie scientifiquePour ce compte-rendu du livre « Plantations and Protected Areas: a global history of forest management », je suis exceptionnellement tenté de vous proposer de d’abord relire celui de « Science and Hope: a forest history »… Ce que j’ai personnellement fait ! Il faut dire que les deux livres racontent pratiquement la même histoire, mais avec des regards différents. Ils ont aussi comme point commun d’avoir été écrits en partie par des Australiens (et une Autrichienne pour « Science and Hope ») et d’avoir fait le pari, réussi dans les deux cas, de donner une vision mondiale de l’histoire de la foresterie scientifique. La lecture de ces deux livres offre donc un très bon regard d’ensemble de cette histoire ainsi que de l’évolution du rôle des forestiers au cours des trois derniers siècles.

Là où « Plantations and Protected Areas » se distingue toutefois, c’est par la plus grande place qu’il accorde à la réflexion et à l’interprétation de l’histoire. Je le précise immédiatement : il reste pour autant un livre d’histoire très factuel, il n’est certainement pas à classer dans la catégorie « essais » ! Alors que les auteurs de « Science and Hope » s’en tenaient exclusivement aux faits, celui de « Plantations and Protected Areas » (M. Brett Bennett) se donne seulement un peu plus de liberté. C’est d’ailleurs là une des raisons qui m’amène à vous recommander de lire « Science and Hope » en premier : il donne la (très solide) base. Avec « Plantations and Protected Areas », vous la revisitez tout en ouvrant plusieurs fenêtres de réflexion. Sur ce, « compte-rendu » !

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Les aires protégées polyvalentes : Foire Aux Questions

La Forêt à Coeur Publié le 15 mars 2017 par Eric Alvarez15 mars 2017

aires protégées

Parc national de la Jacques-Cartier (Auteur: Cephas, Source: Wikimédia)

L’Institut Hydro-Québec EDS de l’Université Laval proposait, le 28 février dernier, une série de trois courtes conférences (20 minutes chacune) sur le thème « S’adapter aux changements climatiques : le cas des aires protégées ». Un sujet qui a de toute évidence suscité l’intérêt alors que la grande salle du pavillon Kruger où s’est déroulé l’événement était bien remplie.

« Quels problèmes les changements climatiques peuvent-ils créer aux aires protégées ? » Pourriez-vous ici vous demander. Pour donner un petit exemple, le premier conférencier, M. Louis Bélanger (professeur, U. Laval) nous a indiqué que le parc de la Jacques-Cartier (nord de la ville de Québec), dont l’écosystème est actuellement en zone boréale, pourrait se retrouver dans la zone feuillue d’ici une cinquantaine d’années. Et cela cause un « certain » problème, car comme présenté par le second conférencier, M. François Brassard (gouvernement du Québec), depuis le début des années 2000 le Québec s’est investi à développer son réseau d’aires protégées sur la base de leur représentativité de différents écosystèmes…

Et le problème n’est pas que théorique ! M. Bélanger nous a rappelé l’infestation de l’arpenteuse de la pruche qui a touché le parc de la Jacques-Cartier en 2012, un phénomène qui n’avait jamais été recensé en plus d’un siècle de données. La principale piste pour expliquer cet événement étant celle d’hivers plus doux qu’à l’accoutumée.

Comme vous pouvez le déduire du thème des conférences, il y a une parade à cette problématique. À tout le moins, il y en a une qui fut présentée et elle constituera le thème central de cette chronique ; une chronique qui pour l’occasion aura une formule différente, soit celle de la Foire Aux Questions (FAQ).

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Le Parc Algonquin: quand foresterie et aire protégée cohabitent… mais pour combien de temps encore?

La Forêt à Coeur Publié le 24 octobre 2014 par Eric Alvarez27 juillet 2016

Parc Algonquin

Entrée Est du Parc Algonquin (Source)

Ce fut le premier Parc créé dans la fédération canadienne en 1893 et de facto le premier de la province de l’Ontario (note: la fédération date de 1867). C’est le seul des 338 parcs de l’Ontario et probablement du Canada (appel à tous: merci de confirmer) dans lequel il y a de la foresterie pour des besoins industriels. Le Parc Algonquin, d’une superficie de 7 635 km2, soit un territoire plus grand que la province de l’Île-du-Prince-Édouard (5 684 km2), est un cas unique… mais pour combien de temps encore?

L’an dernier, Parcs Ontario publiait un amendement au Plan directeur (Master plan) du Parc qui réduisait la superficie accessible à la foresterie. Ce mois-ci, c’est le Commissaire à l’environnement de l’Ontario qui, dans son Rapport annuel, a officiellement demandé la fin de « l’anomalie » que représente le Parc Algonquin dans le réseau des parcs de la province. Dans ce cas, pas de demi-mesure: la foresterie devrait être totalement exclue du Parc pour préserver son intégrité écologique. Symbole du principe que nul n’est prophète en son pays, si ce Parc est une « anomalie » en Ontario, c’est cependant un modèle au Québec. Une initiative menée par Nature Québec vise à développer un modèle d’aire protégée, complémentaire au réseau en place, qui autoriserait la récolte forestière industrielle sur l’inspiration, entre autres, du Parc Algonquin. Un modèle qui pourrait bien s’incorporer dans l’objectif de protéger 50% du territoire du Plan Nord (chronique).

Pour aujourd’hui, je vais donc vous présenter ce cas unique d’aménagement que représente le Parc Algonquin, le débat politique qu’il suscite et comment il inspire au Québec. Lire la suite

L’aménagement forestier dans la campagne électorale québécoise: entre indifférence et incohérences

La Forêt à Coeur Publié le 28 août 2012 par Eric Alvarez2 avril 2025

[Mise à jour le 5 septembre 2012 – voir la fin de la chronique]

Cela peut paraître un peu tard dans la campagne électorale en cours au Québec pour parler de foresterie et d’aménagement forestier, mais le fait est que cet enjeu n’a été abordé que très récemment. Une situation d’ailleurs déplorée par le Conseil de l’Industrie Forestière du Québec (CIFQ) la semaine dernière. Donc, pour la chronique d’aujourd’hui, petit survol des dossiers « chauds » du monde de l’aménagement forestier dans cette période de fièvre électorale (note : je me suis attardé aux enjeux avec un rayonnement « panquébécois »).

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