C’est bientôt la fin… non pas du monde (!), mais d’un monde : celui de la politique forestière des CAAFs (Contrats d’Aménagement et d’Approvisionnement Forestier) en vigueur depuis le 1er avril 1987. Plus fondamentalement, c’est la fin d’un monde où l’industrie s’occupait de la planification forestière alors que dans moins de quatre mois (1er avril 2013) la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier entrera officiellement en vigueur. C’est le gouvernement du Québec, par le biais du ministère des Ressources naturelles (MRN), qui sera alors responsable de l’aménagement. On peut imaginer que l’on va entrer dans une toute nouvelle ère, mais jusqu’à quel point? À la lumière d’évènements récents de l’actualité, certains des changements les plus significatifs pourraient bien surprendre.
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Se préparer au pire : la leçon du dendroctone du pin ponderosa
Dans la dernière année, je vous ai fait part de différents enjeux forestiers en Colombie-Britannique. En particulier, je vous ai présenté comment le dendroctone du pin ponderosa avait créé un casse-tête tant pour les forestiers que les politiciens de cette province. Non seulement une quantité de bois énorme a été tuée (l’équivalent de 40 ans de récolte au Québec), mais des scieries ont explosé à cause de la poussière des arbres tués par le dendroctone. Une de ces scieries était à Burns Lake, une petite communauté qui a ainsi vu disparaître son principal employeur. Pour faire face à ces enjeux, le gouvernement britanno-colombien a mandaté au mois de mai dernier un comité parlementaire avec pour mandat de trouver du bois dans les régions touchées par le dendroctone et, particulièrement, de permettre la reconstruction de la scierie à Burns Lake. Pour aujourd’hui donc, petit survol de la stratégie du gouvernement de la Colombie-Britannique pour faire face à cette crise et des réactions qu’elle suscite.
Visite forestière au pays de Jacques Brel
C’est un de mes plaisirs dans la production de ce blogue : « voyager » à peu de frais! Pour aujourd’hui, je vous amène en Wallonie (Belgique) avec pour guide M. Didier Marchal, ingénieur agronome, qui donnait cette semaine une conférence au Service canadien des forêts à Québec. Si cette dernière s’intitulait « Gestion forestière en Wallonie (Belgique) et valorisation énergétique de la biomasse », considérant la vocation de ce blogue, je vais essentiellement m’attarder aux aspects de « gestion forestière ». Et comme vous allez pouvoir le constater, la Wallonie forestière, ce n’est pas la même échelle de perception que le Québec forestier. Toutefois, lorsque l’on s’attarde aux enjeux, on s’aperçoit qu’à plusieurs égards, ce n’est pas un monde si différent. Donc, embarquons pour ce « Plat pays » (Jacques Brel) afin de découvrir cette autre réalité!
Du colloque conjoint OIFQ – IFC
Mon grand défi lorsque je produis des comptes-rendus est d’être fidèle au message principal qui se dégage de la présentation ou du colloque auquel j’ai assisté. Lorsqu’il s’agit d’une seule présentation, c’est relativement facile. Lorsqu’il s’agit d’un colloque sur un thème donné, le défi est un peu plus élevé, mais le thème même du colloque offre une trame centrale à laquelle s’accrocher (ex. : le Plan Nord). Lorsqu’il s’agit d’un congrès sur plus d’une journée avec des sessions concurrentes, il devient toutefois impossible de faire un compte-rendu qui reflète fidèlement ce que tout le monde a pu voir et entendre. Ce que l’on va retenir de ces congrès devient nécessairement plus personnel du fait que le choix des conférences et ce que l’on va en retenir est basé sur nos sensibilités et notre expérience. C’est donc un compte-rendu centré sur une vision bien personnelle du congrès conjoint de l’Ordre des Ingénieurs Forestiers du Québec (OIFQ) et de l’Institut Forestier du Canada (IFC) qui s’est tenu la semaine dernière à Québec que je vais vous présenter aujourd’hui.
L’aménagement forestier dans la campagne électorale québécoise: entre indifférence et incohérences
[Mise à jour le 5 septembre 2012 – voir la fin de la chronique]
Cela peut paraître un peu tard dans la campagne électorale en cours au Québec pour parler de foresterie et d’aménagement forestier, mais le fait est que cet enjeu n’a été abordé que très récemment. Une situation d’ailleurs déplorée par le Conseil de l’Industrie Forestière du Québec (CIFQ) la semaine dernière. Donc, pour la chronique d’aujourd’hui, petit survol des dossiers « chauds » du monde de l’aménagement forestier dans cette période de fièvre électorale (note : je me suis attardé aux enjeux avec un rayonnement « panquébécois »).
Transformer ou exporter?
Jusqu’à quel point est-il justifié pour une société d’exporter ses ressources naturelles sans les transformer sur place? C’est le grand débat qui a actuellement lieu dans le milieu forestier de la Colombie-Britannique, un débat stimulé par la Chine. Car ce pays n’est pas seulement le premier exportateur mondial, il est aussi le deuxième importateur mondial! Et s’il y a une province du Canada qui profite de cet « appétit » de la Chine pour les importations, c’est bien la Colombie-Britannique. Entre 2005 et 2011, la Chine a accaparé de 5,2 % à 32,6 % de la valeur totale des exportations des produits forestiers britanno-colombiens (Figure 1). En argent sonnant, ce 32,6 % se traduit en 3,2 milliards $. Si cela fait le bonheur du gouvernement et de plusieurs industriels forestiers, tout le monde ne partage pas cette joie, particulièrement lorsqu’il s’agit de l’exportation de billots récoltés en forêt publique, mais non ouvrés (transformés) en Colombie-Britannique. Malgré qu’il ne s’agisse pas des bois avec le plus de valeur commerciale (construction de caissons pour couler du béton), la bataille politique sur le sujet est chaude. Une bataille qui peut susciter la réflexion au Québec.
Les Planning rules : 30 ans plus tard
C’est dans l’espoir qu’elle représente le dernier chapitre d’une longue saga, que le USDA Forest Service a publié le 23 mars dernier la version finale de la Planning rule qui encadrera la production et la révision des plans des différentes Forêts nationales des États-Unis. Comme le mentionne le USDA Forest Service, cette nouvelle version des Planning rules est le fruit de 30 ans d’expérience dans la planification de l’aménagement des Forêts nationales. Je ne reviendrai pas ici sur les détails de cette saga que j’ai déjà eu l’occasion de traiter dans de précédentes chroniques. Je vais plutôt m’attarder sur les points centraux de la Planning rule 2012 ainsi que sur les points qui sont le plus susceptibles d’amener une réflexion sur l’aménagement des forêts publiques québécoises.
Une réforme : mille inconnues
S’il y a une certaine « désaffection » pour le monde forestier, cela n’a pas paru lors du colloque conjoint Kruger – Association Forestière des Deux Rives qui s’est tenu le 18 janvier dernier à l’Université Laval dans le cadre de la Semaine des Sciences Forestières (site web et présentations). Près de 200 participants se sont présentés. Et s’il y avait de « vieux routiers », on retrouvait aussi un très grand nombre d’étudiants. Il faut dire qu’un colloque sur le thème de la réforme forestière, à quatorze mois de sa mise en oeuvre, avait de quoi susciter l’intérêt. Si le colloque a su donner un tour d’horizon des différents enjeux de la réforme, il a aussi fait apparaître une multitude de questions et inconnues qui ne trouveront des réponses pleines et entières qu’à partir du 1er avril 2013.
Et la date est fixe et officielle. S’il semble qu’il y avait un « flottement » quant au moment de la mise en oeuvre de la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier, M. Richard Savard (sous-ministre associé à Forêt Québec) est venu mettre fin à ces spéculations : ce sera le 1er avril 2013. Une annonce fort à propos, car M. Savard ayant été le premier conférencier (et ce fut sa première annonce), cela a permis au cours de la journée de prendre la mesure du temps qu’il restait pour répondre aux défis de cette réforme.