Une étape clé du constat de surexploitation de la Commission Coulombe fut la comparaison entre Sylva et la formule de Hanzlik. Sylva était le logiciel alors utilisé pour les calculs des possibilités forestières au Québec. Hanzlik fut en usage en Colombie-Britannique entre les années 1940 et 1970. Cette comparaison fut rendue nécessaire par les doutes qu’entretenaient les commissaires quant à la fiabilité des résultats obtenus avec Sylva.
En théorie, selon les commissaires, la formule de Hanzlik aurait dû donner des « estimations de possibilités ligneuses nettement supérieures à Sylva » (p. 142, Commission Coulombe). Toutefois, à la suite des calculs refaits par la Commission dans trois régions du Québec, les possibilités calculées avec la formule ne furent pas « nettement » supérieures à ceux de Sylva. Pire encore, dans une région la formule donna des résultats inférieurs. Cela finit de discréditer Sylva aux yeux des commissaires.
Dans le cadre d’une récente chronique, j’ai fait quelques recherches pour bien comprendre la formule de Hanzlik. J’ai ainsi mis la main sur une thèse de maîtrise de 1962 de l’Université de Colombie-Britannique (Vancouver). L’étudiant (Miklos Kovats) y compare 15 formules et méthodes de calculs de la possibilité forestière dans la forêt de recherche de cette université. À mon très grand étonnement, ce fut la formule de Hanzlik qui donna les résultats les plus conservateurs (15e/15).
Face à cette réelle surprise, j’ai donc décidé de creuser ma compréhension de l’usage de cette formule et d’analyser les postulats sur lesquels la Commission s’était basée pour juger qu’elle aurait dû donner des résultats « nettement » supérieurs à Sylva.
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