Commentaire

Quelle place pour les gouvernements dans l’aménagement des forêts publiques? (compte-rendu d’un débat sur le FSC) — 2 commentaires

  1. Il est temps que les Québécois se rendent compte de ce qu’est rendu la certification forestière maintenant et des problèmes qu’elle engendre maintenant pour les régions forestières du Québec. Quand j’ai commencé ma formation en aménagement forestier à l’Université Laval, j’étais bien en faveur des certifications forestières, mais voyant maintenant les dérives qu’il y a avec FSC, je ne suis plus aussi certain de leur bien-fondé. Au Québec, FSC ne garantit en rien que l’aménagement soit effectué de façon durable, nous avons déjà une loi pour ça. Bien sûr qu’il y a moyen de faire mieux, de faire plus, mais on est loin des problématiques de déforestation et de coupes illégales qu’on retrouve en forêt tropicale là où la certification forestière prend vraiment son sens.

    Je lis ce billet la journée où la nation Atikamekw aura mis sa menace à exécution; une plainte a été déposée auprès de l’auditeur FSC en Mauricie sur la notion de «consentement préalable, libre et éclairé». Le gouvernement du Québec a maintenant un très gros problème sur les bras, car ça touche un autre très gros territoire et plusieurs entreprises. Après le Lac-Saint-Jean et la Mauricie, j’imagine que la prochaine région à y passer sera la Jamésie avec le conflit touchant à la vallée de la Broadback… Ça me fait penser aussi que j’ai bien hâte de voir la mouture finale de la résolution 65 sur les paysages forestiers intacts de FSC et de voir les impacts pour la foresterie en forêt boréale au Québec.

    Vous terminez ce billet avec la déclaration de M. Dufresne disant que «Le FSC représente la société». Eh bien, il serait plus qu’urgent d’expliquer à cette société quel est cet aménagement durable des forêts qu’on pratique au Québec. Malheureusement, je crains que ce travail d’éducation ne soit pas fait et que FSC ne devienne effectivement maître de nos forêts…

    • De fait, la situation est plutôt «préoccupante». Toutefois, un peu comme Icare, je perçois que le FSC s’approche peut-être un peu trop du soleil… Son instrumentalisation par les nations autochtones n’est pas une bonne nouvelle pour ce programme de certification. Je comprends les nations autochtones (être à leur place, je ferais probablement la même chose). Mais pour le FSC, ça enlève un élément de sérieux. M. Bouthillier insista beaucoup pendant le débat sur la notion de «bonne foi» pour que la certification fonctionne. Dès l’instant où il est clair que cette notion disparaît pour un des acteurs majeurs (autochtones), c’est le FSC qui est mis en danger. Pas demain, mais peut-être bien après-demain.

      Merci pour le commentaire 🙂