Commentaire

Le FSC: certification forestière ou nouvelle religion? — 20 commentaires

  1. Tu es en feu, Éric! J’aime bien ton argumentaire coloré mais surtout, bien étayé. Il est important de mettre la certification en perspective. Je vais lier ton texte à mon site Facebook « André Desrochers, écologiste ».

  2. Très bon texte M. Alvarez. Votre argumentaire est intéressant et votre démarche intellectuelle est très valable. Ce texte d’opinion mériterait d’être publié à grande échelle. Techniquement, pour les médias, il est trop long. C’est le sempiternel problème des scientifiques: comme rien n’est tout blanc ou tout noir, il faut expliquer les nuances de gris. C’est un défi de condenser tout cela sans perdre certaines pierres de ses fondements. C’est s’exposer davantage à la critique facile et tomber dans les mêmes ornières des forces vives en présence, j’en suis bien conscient. Quoi qu’il en soit, je vais partager également. Souhaitons qu’un journaliste consciencieux saura y donner suite ! Merci !

    • Effectivement, le texte est trop long pour être « médiatisé » comme tel, mais si les idées sont bonnes j’ai confiance qu’elles vont être diffusées à plus large échelle : )

      Merci!

  3. Bonjour M. Alvarez,
    vous apportez de bons arguments, mais vous tombez vous aussi dans le piège de Résolu qui tente de faire croire que la fermeture des usines est causée par la perte de la certification FSC. Ne serait-ce plutôt pas le manque d’innovation technologique et sociale de mon ancien employeur qui est en train de causer sa lente descente? D’autres entreprises forestières du Québec qui n’ont pas eu peur de prendre un virage à 180 degrés, tant au niveau de leurs produits que de leur attitude envers les communautés et les Autochtones n’ont pas de difficulté à maintenir leur certification FSC. Nous savons tous que la consommation de papier journal est en chute libre, est-ce vraiment à cause de la certification que des usines ferment, ou serait-ce plutôt parce que cette entreprise n’a pas été en mesure de se réinventer et se diversifier? Comme je ne croyais pas que cette entreprise pouvais innover, j’ai quitté avant de perdre mon emploi…..

    • Bonjour M. Breton,

      La question de fond à laquelle je me suis attaqué était de savoir si, fondamentalement, une usine de transformation mérite de disparaître parce qu’elle récolte du bois dans une forêt dont l’aménagement n’est pas certifié FSC (mais dans le respect de toutes les règles gouvernementales). Produits Forestiers Résolu n’est ici qu’une étude de cas. Si cette dernière, ou une autre perdent de gros contrats suite à une campagne de boycottage menée au nom du FSC, il m’apparaît essentiel de répondre à cette question… quoique l’on puisse penser de la performance industrielle de ladite compagnie. On parle ici spécifiquement d’aménagement forestier.

      Pour ce qui est de l’enjeu des relations avec les nations autochtones, vous semblez tomber dans le piège du discours qui veut que des relations de nations à nations soient le ressort d’une compagnie forestière. Car à la base, l’enjeu avec les nations autochtones en est un de revendications territoriales, la foresterie n’étant qu’un « symptôme » du problème, pas la cause.

      Bien cordialement,

      Eric Alvarez

  4. Bien dit M. Alvarez, la certification est une forme de normalisation déguisé derrière un flou éthique. Au début, les groupes écolo étaient très sceptiques et ils le sont toujours car sur le terrain les pratiques n’ont pas changées vraiment. 95% de coupes totales, pas d’intégration sérieuse et surtout pas de consentement véritable ni de la part des allochtones éclairés et surtout pas de la part des PNs. Mais l’enjeu n’était pas de changer les pratiques mais de permettre un dialogue. On ne doit pas penser en terme de certification mais en terme de participation et de repect culturel. Donc il faut un pluralité de modèle et une pluralité d’acteur. Il faut passer d’une valeur à la tonne à une valeur par km2 (ou par terriotire). L’économie dominante est le principale problème alors il faut permettre d’autres formes d’économie. Une plantation ne sera jamais une forêt. Entre les deux il y a un effondrement des fonctions écologiques.

    • « La pluralité des modèles »… un idée que je n’ai pu « caser » dans cette chronique! Pour promouvoir en particulier la biodiversité, il me semble logique de promouvoir une diversité de points de vue, pas juste un seul.

      Merci pour votre réflexion : )

  5. Bravo Éric. Il y a tellement de prétendus analystes qui ne connaissent rien ou si peu. Ton texte est clair et rafraichissant. Puisque je vis les audits FSC depuis 8 ans, j’ai la conviction que c’est devenu avant tout une business. Les auditeurs gagnent plusieur fois le salaire de nos travailleurs ou ingénieurs, sans pression, et avec une improvisation dans l’interprétation de la norme qui est ahurisante.

  6. Bravo,enfin quelqu’un de sensé et qui connait le dossier forestier et qui surtout l’explique très bien.
    J’espère que vous répondrez encore ,car j’en suis sur,Nicolas Mainville va tenter de discréditer votre article .On a besoin de personne comme vous pour nous aider .
    Hélas ,beaucoup de personnes en région on un gros vécu de la forêt,mais n’ont pas la façilitées de l’exprimer ni les connaissances techniques pour le faire.
    merçi

  7. Bravo M. Alvarez pour ce texte. Trop peu réussissent à bien vulgariser un tel texte sur un sujet aussi complexe.
    merci!

  8. Monsieur,
    Alors que les médias débattent des commentaires du maire Tremblay, on ignore complètement le fond du problème qui est assez complexe. Le FSC qui permet de varier ses normes selon l’endroit, le province, le pays, le contexte, semble, ce que j’en ai compris, assez subjectif. Alors, pourquoi n’entendons pas ces précisions à la télé, pourquoi ne participez-vous pas, en tant que spécialiste, à des débats, des discussions, des explications, à la télé ? Faites-vous inviter, s’il le faut. Il faut comprendre le rôle de Greenpeace qui cogne sur le même clou et cela peut-être inutilement…Ouvrez les micros, expliquez-nous…car ce ne sont pas les propos actuels du maire Tremblay qui présentement, permettent de faire la lumière.

    • C’est ce que j’ai déjà essayé de faire… et que je vais réessayer. Mais comme dit l’adage: « il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ou pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ». Mes « avis » n’ont pas été retenus dans la grande presse « nationale ». Mais je vais réessayer (dès que possible). Je suis difficile à décourager 🙂

      • Alors, bonne chance et continuez votre information qui est nécessaire pour mieux comprendre la situation. Aujourd’hui, M. Mainville de Greenpeace a tenté de justifier leur position, mais comme on a juste un côté de la médaille, et surtout avec Greenpeace, qui se dit toujours plus blanc que blanc, il est difficile d’avoir l’heure juste..
        Bonne continuité, persistez et Merci!

  9. La certification FSC cherche un peu à faire de l’industrie les alliés des Premières Nations dans un contexte où les gouvernements, on le sait, sont loin d’êtres prompts à vouloir régler les revendications autochtones. Si on ne fait que se défiler en disant que c’est le problème du Gouvernement, tout en exigent à l’État d’autre part de pouvoir continuer de couper à plein régime, c’est prévisible que les auditeurs puissent voir ce genre d’attitude problématique. Faut se rappeler que la certification est volontaire et que rien ne force Resolu à y adhérer sinon ses propres clients. Je comprend que ça en titille certains de constater que la gouvernance forestière se calque de plus en plus sur ces standarts internationaux et non plus que par les législations locales et nationales. Ça ne changera rien cependant de jouer le jeu de Resolu en cherchant à qualifier FSC, ses auditeurs et ses partisans de dogmatiques et fanatiques. Maintenant, vendre des produits forestiers à l’international vient de plus en plus avec l’obligation de prouver que les forêts sont bien gérées, non pas comme on le pense nous, mais comme le pense les clients. Si Résolu compte demeurer dans le créneau du papier à catalogues, elle aurait bien plus intérêt à rétablir les ponts avec les environnementalistes et les Premières Nations qu’elle côtoie plutôt que d’alimenter un battage médiatique anti Greenpeace tout en poursuivant en justice les auditeurs FSC quand les conclusions de leurs rapports ne sont pas assez complaisantes.

    • Si je comprends bien votre intervention, elle exprime l’idée qu’il est normal et souhaitable que des décisions fondamentales dans l’aménagement de nos forêts au Québec ainsi que dans nos relations avec les nations autochtones devraient être prises à l’extérieur du Québec. Que les souverainetés locales et leurs sensibilités n’ont plus de valeur face au FSC (ou une autre norme)… C’est là une folie qui se rapproche ironiquement du fanatisme et du dogmatisme!

      Deux points sur lesquels apporter des précisions:

      — Concernant les relations avec les nations autochtones, ce que fait le FSC s’appelle « mettre le doigt entre l’arbre et l’écorce ». Sur le long terme, le FSC ne va qu’exacerber les tensions entre blancs et autochtones sans assumer les responsabilités des conséquences que ces tensions pourraient créer. Une relation saine et durable entre différentes nations ne passera jamais par une norme internationale…

      — Il faut beaucoup nuancer en disant que les clients demandent FSC. Pour beaucoup (Best Buy, 3M, LL Beans, Victoria’s Secret…), ce fut simplement une décision pour faire cesser des campagnes de salissage. Une décision qui leur était d’autant plus facile à prendre que ça leur donnait une belle image à peu de frais, le papier n’étant bien souvent pas leur raison d’exister. Sans campagnes de salissage, il y aurait beaucoup moins de «demande».

      Au final, comme vous ne faites aucun commentaire sur le fond de la chronique, j’en déduis qu’elle se tient très bien et, comme dit l’adage: il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir (ou pire sourd que celui qui ne veut pas entendre).