« Adieu, monsieur le professeur »
Luc Bouthillier est décédé dans la nuit du 13 au 14 juillet dernier.
J’ai connu Luc lors de mon baccalauréat en foresterie (Université Laval, 1988 -1992). De mémoire, je l’ai alors eu comme professeur dans deux cours. Toutefois, sa « présence » à la Faculté dépassait déjà de beaucoup ses seuls cours. En particulier, il était l’animateur de facto des conférences ou colloques étudiants. Un rôle qu’il a aussi énormément joué en dehors des murs de la Faculté. J’ai de fait l’impression que, pendant longtemps, il était toujours l’animateur chaque fois que j’assistais à un colloque forestier au Québec!
La notion de « tour d’ivoire », que l’on peut associer à certains universitaires, ne s’appliquait certainement pas à lui. Dans un de mes cours du bac donné par Luc, nous avions eu comme remplaçant d’un jour un de ses collègues au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Il s’avérait que, en plus de ses tâches de professeur, Luc s’était alors aussi impliqué avec le BAPE pour la production d’un rapport intitulé « Des forêts en santé ». Un rapport dont les impacts sont toujours présents aujourd’hui, car il y était recommandé de mettre fin aux arrosages chimiques (glyphosate en particulier). C’est la règle dans les forêts publiques du Québec depuis 2001.
Quoique nous n’ayons jamais travaillé ensemble, je l’ai souvent côtoyé lors de ma maîtrise et mon doctorat. À la maîtrise, c’est vers lui que je m’étais tourné pour signer ma demande d’adhésion à la Society of American Foresters. Et lorsque je décidais de faire le saut au doctorat, c’est un des professeurs vers qui je me suis tourné pour signer ma demande d’admission.
Ultimement, ce que je retiens de Luc est qu’il représente pour moi le prototype de la personne née pour enseigner. Et sa passion pour l’enseignement englobait aussi son souci de prendre en compte les intérêts des étudiants. C’était l’archétype du professeur.
Repose en paix, Luc.