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La Forêt à Coeur

Regards sur l'aménagement des forêts

Archives pour la catégorie Colombie-Britannique

Tenures forestières et nations autochtones: l’Histoire s’écrit en Colombie-Britannique

La Forêt à Coeur Publié le 26 septembre 2014 par Eric Alvarez27 juillet 2016
Tsilhqot’in

Rivière sur le territoire des Tsilhqot’in – Le peuple de la rivière (Source)

Le projet de transformation des tenures forestières en Colombie-Britannique est en train de devenir mon sujet « Jour de la marmotte » (pour ceux qui n’ont pas vu le film). Ce projet vise à transformer une partie des volume-based tenures, qui représentent le mode d’allocation dominant, en area-based tenures. En pratique cela reviendrait à convertir des territoires forestiers où plusieurs industriels se voient octroyer un volume de bois en des territoires où un seul industriel aurait l’exclusivité des bois. La logique en arrière de cette réforme est de stimuler les investissements privés en sylviculture dans un contexte post-épidémie du dendroctone du pin ponderosa; il est anticipé que d’ici 10-15 ans la possibilité forestière pourrait diminuer de 20% par rapport aux niveaux pré-épidémie (la possibilité a été augmentée durant l’épidémie). Il est aussi anticipé que cette diminution pourrait durer 50 ans.

J’avais écrit à l’automne 2012 une « pré-chronique » sur ce projet en présentant deux rapports gouvernementaux justifiant la réforme. Or, alors que cette dernière devait s’enclencher au printemps 2013, le gouvernement réalisa que des élections seraient déclenchées dans les semaines suivantes et, face à la grogne suscitée par la réforme, décida (sagement) de la mettre sur la glace. J’en fus alors quitte pour écrire une petite réflexion que m’avait inspirée ce projet.

Le gouvernement de Madame Christy Clark ayant été réélu, ce n’était cependant qu’une question de temps pour que cette réforme soit réactivée; « soyons patients » me dis-je… Ma patience fut « récompensée » le 1er avril dernier alors qu’un ancien forestier en chef de la province (M. Jim Snetsinger) entama des consultations sur cette réforme qui se terminèrent le 30 mai dernier. Son rapport fut déposé au ministre pour le 30 juin. Or, le 26 juin, la Cour Suprême du Canada confirma le titre ancestral de la nation Tsilhqot’in sur un territoire de 1750 km2 en Colombie-Britannique. Un jugement qui implique, entre autres, que la notion de « terre publique » n’existe plus sur le territoire pour lequel le titre ancestral a été décerné. Donc, pour aujourd’hui, si le dossier des tenures forestières en Colombie-Britannique sera abordé, ce sera à la lumière de ce jugement de la Cour Suprême qui fera certainement l’Histoire. Lire la suite

Les dendroctones: ces petits monstres qui vous veulent du bien

La Forêt à Coeur Publié le 25 août 2014 par Eric Alvarez27 juillet 2016
Page titre du livre: Empire of Beetle

Photo: E. Alvarez

Écrit par un journaliste spécialisé en environnement (M. Andrew Nikiforuk), Empire of the beetle: how human folly and a tiny bug are killing North America’s great forests est un livre très bien documenté en plus d’être appuyé par des entrevues avec des personnes-clés, mais sans être un livre technique. Il pourrait de fait déstabiliser les habitués des documents techniques ou scientifiques, car il n’y a aucun Tableau et seulement deux Figures, dont une avant le texte. Le livre est présenté sous la forme d’un roman de 200 pages divisé en 10 chapitres. Indice toutefois que nous ne sommes pas tout à fait dans un roman, il y a un index très détaillé! Roman ou pas, c’est toutefois le livre le plus fascinant que j’ai lu depuis longtemps. Avoir lu un livre pareil il y a une vingtaine d’années, qui sait d’ailleurs si je n’aurais pas été tenté de me concentrer en entomologie!

Si le livre est divisé en 10 chapitres à peu près égaux, on pourrait les regrouper en deux grandes sections. Si vous deviez arrêter la lecture à mi-chemin, ce qui est peu probable, votre sentiment s’en tiendrait au titre du livre, car il y est surtout détaillé les épidémies de dendroctones et leurs impacts cumulatifs. L’auteur étant un très bon conteur, les descriptions et nombreux témoignages font que le livre s’approche parfois du roman d’horreur (les dendroctones ont d’ailleurs « envahi » une de mes nuits…).

Cela est toutefois oublié dans la « deuxième section » (non officielle) où il est beaucoup plus question d’écologie des dendroctones, de l’histoire de la lutte contre ces « pestes » en parallèle avec le développement de la foresterie scientifique et de l’histoire de la relation entre les humains et, de façon générale, les coléoptères. Vous en apprendrez, entre autres, sur les très sérieux procès intentés aux coléoptères et comment ces insectes ont inspiré, entre autres, l’invention de la scie à chaîne! Il y a aussi et surtout une réflexion sur les leçons à tirer de ces épidémies tant pour l’aménagement des forêts que comme exemples pour notre système économique. Et si cette liste peut vous donner la perception que l’auteur s’est étiré dans tous les sens, le grand exploit de ce livre est justement que tout est bien ficelé. Lire la suite

Se préparer au pire : la leçon du dendroctone du pin ponderosa

La Forêt à Coeur Publié le 19 octobre 2012 par Eric Alvarez2 avril 2025

dendroctoneDans la dernière année, je vous ai fait part de différents enjeux forestiers en Colombie-Britannique. En particulier, je vous ai présenté comment le dendroctone du pin ponderosa avait créé un casse-tête tant pour les forestiers que les politiciens de cette province. Non seulement une quantité de bois énorme a été tuée (l’équivalent de 40 ans de récolte au Québec), mais des scieries ont explosé à cause de la poussière des arbres tués par le dendroctone. Une de ces scieries était à Burns Lake, une petite communauté qui a ainsi vu disparaître son principal employeur. Pour faire face à ces enjeux, le gouvernement britanno-colombien a mandaté au mois de mai dernier un comité parlementaire avec pour mandat de trouver du bois dans les régions touchées par le dendroctone et, particulièrement, de permettre la reconstruction de la scierie à Burns Lake. Pour aujourd’hui donc, petit survol de la stratégie du gouvernement de la Colombie-Britannique pour faire face à cette crise et des réactions qu’elle suscite.

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Aménagement forestier en Colombie-Britannique : quand le dendroctone met le feu aux poudres!

La Forêt à Coeur Publié le 1 juin 2012 par Eric Alvarez16 août 2016

colombie-britannique

Parlement de la Colombie-Britannique à Victoria (Source, Auteur: KirinX)

Je vous avais parlé un peu plus tôt cette année des dommages collatéraux du dendroctone du pin ponderosa. En plus d’avoir tué en Colombie-Britannique l’équivalent pour le Québec de 40 années de récolte, il y avait toute une dimension sociale et écologique associée à la récolte du bois en perdition. Aujourd’hui, le dendroctone est à la base d’une crise politique qui place le gouvernement britanno-colombien sur la défensive dans sa préparation de « l’après-dendroctone ».

La crise a été provoquée par l’apparition dans l’espace public, et à quelques jours d’intervalles, de deux documents gouvernementaux confidentiels sur les diminutions appréhendées de la possibilité forestière dans les Timber Supply Area (TSA – équivalents des Unités d’Aménagement Forestier au Québec) touchées par le dendroctone du pin ponderosa. Il était aussi question des pertes d’emplois anticipées. Mais ce qui a vraiment embarrassé le gouvernement, c’est que les documents faisaient état des mesures envisagées pour atténuer les pertes d’emplois. Et signe des tensions que ce dossier peut provoquer dans l’appareil gouvernemental, si un des documents a été mis en ligne accidentellement sur le site du Ministère des Forêts, Terres et Ressources naturelles, le second a été directement « coulé » aux médias.

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Transformer ou exporter?

La Forêt à Coeur Publié le 19 avril 2012 par Eric Alvarez16 août 2016

transformer

Porte-conteneur (Auteur: The National Ocean Service, Source)

Jusqu’à quel point est-il justifié pour une société d’exporter ses ressources naturelles sans les transformer sur place? C’est le grand débat qui a actuellement lieu dans le milieu forestier de la Colombie-Britannique, un débat stimulé par la Chine. Car ce pays n’est pas seulement le premier exportateur mondial, il est aussi le deuxième importateur mondial! Et s’il y a une province du Canada qui profite de cet « appétit » de la Chine pour les importations, c’est bien la Colombie-Britannique. Entre 2005 et 2011, la Chine a accaparé de 5,2 % à 32,6 % de la valeur totale des exportations des produits forestiers britanno-colombiens (Figure 1). En argent sonnant, ce 32,6 % se traduit en 3,2 milliards $. Si cela fait le bonheur du gouvernement et de plusieurs industriels forestiers, tout le monde ne partage pas cette joie, particulièrement lorsqu’il s’agit de l’exportation de billots récoltés en forêt publique, mais non ouvrés (transformés) en Colombie-Britannique. Malgré qu’il ne s’agisse pas des bois avec le plus de valeur commerciale (construction de caissons pour couler du béton), la bataille politique sur le sujet est chaude. Une bataille qui peut susciter la réflexion au Québec.

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De futurs gratte-ciel en bois?

La Forêt à Coeur Publié le 13 avril 2012 par Eric Alvarez2 avril 2025

Si ce blogue est consacré à l’aménagement forestier, ces dernières années j’ai gardé un oeil intéressé sur le débat de l’incorporation du bois dans les constructions non résidentielles au Québec (Stade Chauveau, Colisée de Québec…). La raison en est simple : culture du bois et culture d’aménagement forestier sont étroitement liées. C’est pourquoi la construction prochaine d’un immeuble en bois de dix étages à Prince George (Colombie-Britannique) a suscité mon intérêt. Cet immeuble abritera le Wood Innovation and Design Center et servira autant de modèle que de centre de recherche et d’enseignement en ingénierie du bois. En appui à cette démarche, un rapport de recherche sur les possibilités de construction en hauteur (jusqu’à trente étages!) en bois vient d’être déposé. Donc, pour aujourd’hui, petite visite virtuelle en Colombie-Britannique pour mieux comprendre les dessous de ce dossier et petit retour sur les derniers développements dans ce domaine au Québec.

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Le dendroctone du pin ponderosa: où s’arrêteront ses impacts?

La Forêt à Coeur Publié le 27 janvier 2012 par Eric Alvarez17 août 2016

pine beetle

Pin tordu latifolié (lodgepole pine – Source: USDA Forest Service via Wikipedia)

Le dendroctone du pin ponderosa (mountain pine beetle) est un insecte indigène dans les forêts de Colombie-Britannique. Si ces forêts sont donc adaptées à la présence de cet insecte, une combinaison de facteurs (hiver doux, présence de grands massifs matures dus à la suppression des feux) lui a permis d’atteindre dans la dernière décennie des proportions épidémiques sans précédent. La plus récente estimation fait état de pertes de 726 millions de m3 de pin tordu latifolié (lodgepole pine). Pour mettre ce chiffre en perspective, au Québec la possibilité forestière des résineux pour la saison 2013-2014 est de 19,3 millions de m3. Transposées au Québec, les pertes en Colombie-Britannique équivalent donc à près de 40 ans de récolte à rendement soutenu. 

Naturellement, tant le gouvernement britanno-colombien que l’industrie forestière souhaitent limiter autant que possible les pertes. C’est pourquoi dans les trois « Unités d’aménagement » (Timber Supply Areas – TSAs) les plus touchées (aux alentours de Prince George, au centre de la province), la possibilité forestière a été augmentée de 80 % afin de récolter les arbres pendant qu’ils ont encore un potentiel commercial. Vous pouvez imaginer qu’un accroissement aussi important de la récolte ne va pas sans « bousculer » le milieu forestier, tant d’un point de vue social que biologique. Et si jusqu’à présent les manchettes étaient surtout consacrées aux impacts du dendroctone, en décembre dernier le Vancouver Sun a publié un dossier en plusieurs articles sur les impacts des coupes de récupération (récolte des arbres morts ou dépérissants). Un dossier qui a fait mouche, car le ministre des Forêts, Terres et Ressources naturelles de la Colombie-Britannique s’est senti dans l’obligation d’envoyer une réponse. Petit résumé.

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Géopolitique du dendroctone du pin

La Forêt à Coeur Publié le 5 octobre 2010 par Eric Alvarez7 juillet 2016

Intéressante analyse sur les impacts du dendroctone du pin ponderosa (bark beetle) dans le Forestry Source (p.5) de juillet dernier. Selon le principe « Le malheur des uns fait le bonheur des autres », l’auteur s’attarde aux bénéfices que pourrait tirer l’industrie américaine des malheurs de la Colombie-Britanique. Les points qu’il avance sont basés sur le rapport BC interior : Mountain Pine Beetle Attack (International Wood Markets Group, disponible via $) sont :

– À terme, l’épidémie aura tué 90% des forêts de pins en Colombie-Britannique (distribution du lodgepole pine en Colombie-Britannique)
– Avant l’épidémie, la Colombie-Britannique produisait annuellement 10,5 millions de pied-planche (board feet)
– L’épidémie a amené la province à produire 15 millions de pied-planche en 2005, soit presque le quart de toute la consommation de bois d’oeuvre consommée aux États-Unis cette année-là.
– Depuis ce sommet, 12 scieries et/ou de veneer ont fermé et 16 de plus devraient suivre d’ici 2018.
– D’ici là, la demande devrait recommencer à s’accroître aux États-Unis et elle s’accroît déjà en Chine. Or, ce dernier pays, dû à des incertitudes concernant son approvisionnement en bois en Russie, a dernièrement accru son approvisionnement de la Colombie-Britannique pour devenir le deuxième marché d’exportation de la province.

En résumé, d’ici les 10 prochaines années :
– Il devrait y avoir une croissance de la demande de bois de sciage aux États-Unis mais la Colombie-britannique, ne sera pas en mesure de répondre à la demande en plus d’être peut-être de plus en plus dépendante de la Chine comme marché d’exportation. Tout cela devrait contribuer à accroître le prix du bois aux États-Unis.

Il ne dit aucun mot du Québec dans sa réflexion. Toutefois, si cette analyse devait s’avérer juste, les scieries québécoises qui auront réussi à traverser la crise auront potentiellement de belles opportunités devant elles.

 

SuperficiesDendroctone

Figure. Superficies annuelles défoliées à au moins 30% par le dendroctone du pin en Colombie-Britannique de 1975 – 2009. Aussi, récolte totale des résineux (m3) depuis 1970. (Source : Base de données nationale sur les forêts – note : les données comportent de nombreuses précisions en bas de page que je n’ai pas incluses ici pour fins de clarté)

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