Réflexion « post – The Economist » : Mettons-nous trop d’efforts à protéger la forêt boréale ?
J’insiste… : ) Le dossier de The Economist mérite un réel détour pour quiconque veut avoir une vue d’ensemble sur les enjeux internationaux touchant les forêts. Dans mes trois dernières chroniques, je n’ai fait que résumer au mieux les principales idées. J’ai dû toutefois laissé de côté plusieurs éléments très intéressants pour éviter un allongement exponentiel de mes chroniques.
Un premier constat : la déforestation à l’échelle planétaire est un problème qui demande une solution globale qui dépasse la seule question environnementale. De fait, la pauvreté est au coeur du problème. Comme le mentionnait le Président sortant du Brésil Lula Da Silva à la Conférence de Copenhague “I don’t want any gringos asking us to let an Amazon resident die of hunger under a tree”. En tant que pays riche, on ne peut pas se contenter de voeux pieux si on souhaite vraiment préserver les forêts tropicales humides. Il faudra que l’on y mette de l’argent! Et si la Norvège, grâce à son pétrole, apparaît comme le premier leader dans le domaine, il n’y a aucune raison, sauf celle de la volonté politique…, pour que le Canada ne puisse faire de même considérant l’abondance de ses ressources gazières et pétrolières.
(Image : source)
Un second constat : nos débats sur la préservation de notre forêt boréale sont (relativement) peu de choses par rapport aux enjeux internationaux. Dans ma première chronique sur le sujet, je faisais ressortir le peu d’intérêt de l’auteur du dossier de The Economist concernant l’entente récente sur la forêt boréale entre l’Association des Produits Forestiers du Canada (APFC) et des groupes environnementaux. On peut mieux le comprendre suite à la lecture de son dossier. On ne parle pas de déforestation massive ici! Le plus récent rapport de la FAO sur l’évaluation des ressources forestières mondiales fait clairement état que la “superficie forestière” en Amérique du Nord n’est pas un sujet d’inquiétude (Chapitre 2, Tableau 2.4 en particulier).
Aussi, selon l’angle d’analyse, l’aménagement que nous faisons de la forêt boréale ne s’avère pas aussi mauvais que la perception populaire. Une note récente du Service canadien des forêts fait le constat que le plus grand problème des oiseaux migrateurs ne se trouvait pas dans la forêt boréale mais dans le sud, où les oiseaux passent l’hiver.
Le Sud… Si nous tenons tant aux forêts, c’est dans cette direction que nous devrions porter un peu plus nos regards et nos efforts de conservation; ce n’est pas seulement une destination touristique !