Le monde forestier à l’aube de jours meilleurs?
Suite à des années très difficiles, le monde forestier verrait-il une éclaircie? C’est ce que l’on peut déduire de la plus récente mise à jour des statistiques forestières du ministère des Ressources naturelles du Québec (MRN). Comme on peut le noter sur le graphique ci-dessous, la saison 2010-2011 (1er avril — 31 mars) de récolte de bois a présenté le premier accroissement en plusieurs années. S’il s’agit assurément d’une bonne nouvelle pour l’ensemble du monde forestier, il faut garder à l’esprit qu’une hirondelle ne fait pas le printemps!
Je dois immédiatement préciser ici que vous ne trouverez pas toutes les données ayant servi à créer ce graphique sur le site du MRN; les données s’arrêtant à 1980. Les données précédant cette date ont été compilées par l’auteur de ce blogue en épluchant les Rapports annuels du Ministère des Terres et Forêts.
Lorsque je mentionne « qu’il faut garder à l’esprit qu’une hirondelle ne fait pas le printemps », c’est que l’accroissement de 2010-2011 doit être mis en contexte. Tout d’abord, cet accroissement suit une année « fond du baril » qui avait vu la récolte retrouver des niveaux datant du début des années 1960. Aussi, les comparables de récolte les plus récents avec la saison 2010-2011 correspondent à des creux au début des années 1980 et 1990. Donc, prudence avant de trop s’enthousiasmer!
Le graphique permet aussi de mettre en évidence la mesure des difficultés du monde forestier dans les dernières années. Si entre 1935 et le milieu des années 2000 il y a eu une forte tendance à l’accroissement de la récolte, la chute n’en a été que plus vertigineuse. On peut particulièrement noter que le tracé de la moyenne de la récolte sur 10 ans a connu dans les dernières années une décroissance que l’on peut qualifier « d’historique ».
On pourrait disséquer ce graphique de plusieurs façons et discuter des causes des dites tendances. Mais cela m’éloignerait de l’objectif de cette petite chronique (qui a demandé plusieurs heures de travail en amont!) qui était de donner une perspective historique de l’état de la situation dans la récolte en forêts publiques au Québec. Dans la mesure du possible, je tenterai de répéter l’expérience avec ce nouveau format de chronique qui se voudra une forme de coup d’oeil à un enjeu forestier, au Québec ou ailleurs.