
Dans un peuplement de pin gris en octobre 1923 (Source: archives de la Consolidated Paper Corporation Ltd – L. Anctil)
La possibilité forestière et le rendement soutenu sont des éléments (presque) incontournables d’un plan d’aménagement forestier (un cas d’exception). Le rendement soutenu a été conceptualisé il y a plus de deux cents ans en Prusse (aujourd’hui l’Allemagne) sur la base d’un objectif très simple: s’assurer de ne jamais manquer de bois. La mise en pratique de ce concept obéit, en théorie, à une logique tout aussi simple: maintenir une récolte constante à perpétuité. Mais voilà, dans la « vraie vie », les choses ne sont pas aussi simples et c’est pourquoi la mise en pratique de ce concept, pourtant théoriquement simple, est l’objet de débats depuis sa naissance.
Que le Bureau du Forestier en chef soit à repenser le concept du rendement soutenu en prévision du 1er avril 2018, au moment où de nouveaux résultats de calculs de la possibilité forestière devraient entrer en vigueur, ne devrait donc pas surprendre en soi. Ce qui surprend un peu plus toutefois, c’est que le rendement soutenu va être tellement repensé qu’il devrait être remplacé par un nouveau concept: le rendement durable. Un point central dans cette décision est la nécessité d’avoir plus de flexibilité dans la récolte, de ne plus être tenu par une récolte constante à perpétuité (pour plus de détails, un compte-rendu d’un Atelier sur le sujet).
Un petit retour dans l’histoire forestière du Québec permettrait, je pense, de donner quelques lumières pour la suite des choses sans avoir à réinventer la roue.