Une page d’histoire forestière va se tourner au Québec
[Mise à jour le 6 février 2015: les archives ont déménagé et se trouvent entre les mains de Culture Shawinigan. Pour les consulter, contactez madame Claudine Drolet au 819 539-1888 poste 234.]
Cet automne le bureau régional de Produits Forestiers Résolu de Grand-Mère (photo ci-contre) va fermer. Si l’on doit chercher une cause directe à cette fermeture, il faut se tourner vers l’usine Laurentide, se trouvant juste en face, et qui va elle aussi fermer ses portes le 17 octobre prochain après 126 ans de bons et loyaux services. Le bureau n’est pas aussi vieux, mais quand même: après consultation auprès des employés-es et une confirmation de la part de la ville, il s’avère que la date de construction est de 1903!
Si la Laurentide est plus connue que ce bureau, ce dernier a fortement contribué (pour un temps) à faire de la Mauricie la « capitale mondiale des pâtes et papiers » alors qu’il était le bureau central de l’aménagement forestier de la Consolidated Paper Corporation Ltd. Toutefois, pour moi, la principale « richesse » de ce bureau est qu’il renferme des archives qui remontent jusqu’au début du siècle dernier.
À titre personnel, ces archives ont d’abord servi de source principale pour mon doctorat et ont par après contribué à alimenter ce blogue, en particulier la série Regards sur l’histoire de l’aménagement forestier au Québec. Mais au-delà de mon intérêt personnel, ces archives sont au cœur de l’histoire forestière du Québec. On y retrouve en particulier beaucoup de correspondance de M. Ellwood Wilson, l’ingénieur forestier « mythique » de la Laurentide. Un visionnaire qui avait convaincu sa compagnie d’investir dans des projets de plantations à proximité des usines, un projet mis à mal par la crise économique de 1929. La Laurentide devait d’ailleurs faire partie de la fusion de différentes compagnies au début des années 1930 qui allait donner naissance à la Consolidated Paper Corporation Ltd. M. Wilson est aussi derrière les premiers efforts de l’utilisation des avions pour détecter les feux de forêt et cartographier la forêt à l’aide de photos aériennes.
Que va-t-il advenir des archives? Après la retraite de celle qui s’en était occupée pendant de très nombreuses années, j’ai pris comme responsabilité personnelle la tâche de « gardien »; une tâche facilitée par le fait que les responsables locaux demeurent très conscients de la valeur de leurs archives. Alors je vous rassure: si la bâtisse va bientôt passer à l’histoire, ces archives devraient continuer à vivre!
Note: concernant le « spécifique » du où vont se retrouver les archives, il n’y a rien d’officiel. Je ferai une mise à jour à l’article lorsque ce sera le cas. Ce qu’il y a à retenir pour l’instant: les efforts sont là pour les sauver et ça s’annonce bien!
Merci ,si vous-voulez me faire parvenir vos coordonnées je vous ferai parvenir notre parution et vous pourrez juger si vous voulez nous faire le plaisir d’y être publier.
Merci
Pierre-Yvon Plante
administrateur Appartenance Mauricie