Commentaire

Les forêts intactes : un concept à enterrer — 14 commentaires

  1. Bonjour,
    J’ai bien apprécié votre analyse. Je m’intéresse plus particulièrement au 3e problème concernant la relation Nature-Humain en Amérique du Nord. Auriez-vous des textes d’époques à me conseiller? Ou des ouvrages sur le sujet?

    Merci

    • Merci pour les bons mots!

      Une très bonne référence de « départ » (ça en est tout un) est: « 1491: New revelations of the Americas before Columbus ».

  2. Bonjour Éric,

    Le concept de « forêt intacte » se base essentiellement sur une vision romantique de la nature qui est très répandue dans le mouvement environnemental nord-américain. Parfois, ce mouvement va jusqu’à assimiler les autochtones au « monde naturel » et aux « perturbations naturelles ». Voilà une approche paternaliste du « bon sauvage » qui se poursuit jusqu’à nos jours. Je suis toujours surpris de voir des nations autochtones s’associer à ces organismes qui entretiennent une vision folklorique et fantasmée de leur relation avec la nature…
    Note que la « forêt intacte » n’est pas plus applicable au monde tropical. Les temples mayas, aujourd’hui entourés de forêts tropicales humides et denses, étaient autrefois encerclés de vastes terres agricoles… à l’apogée de cette civilisation…
    De nombreux exemples sont aussi documentés dans les forêts africaines et d’Asie du Sud-Est où l’action humaine (l’aménagement des forêts tropicales pour le bénéfice des populations) s’est avérée être un facteur important de création de biodiversité au cours des siècles…

    • J’aime bien « (…) une vision folklorique et fantasmée de de leur relation avec la nature » 😊… Je ne crois justement pas que ce soit un mariage qui soit fait pour durer! La référence que j’ai donnée (1491: New revelations of the Americas before Columbus) au précédent commentaire est une parfaite lecture pour se départir de cette vision romantique dans les Amériques.

      Merci du commentaire François!

  3. Merci Éric pour ces recherches et cette analyse. Il importe que les points de vue et les opinions soient confrontés et que leurs sources soient divulguées. Cele aide à ramener une juste perspective dans le débat. Bravo!

  4. Toujours d’une grande pertinence Éric. Un must à lire ! Toutes mes félicitations (encore!) pour ton excellent travail.

  5. Bonjour M. Alvarez,

    Est-ce qu’il faut écarter un concept juste parce qu’il a été proposé par Greenpeace? S’il a été développé avec une méthodologie scientifique, à partir d’image satellites, validé par les pairs, en quoi le concept est-il mauvais?

    Les paysages forestiers intacts ont une importance réelle. Vous semblez mettre dans le même panier les perturbations naturelles et d’origine anthropique. Regardez le réseau de chemin forestier après le passage des compagnies forestières*. Et l’explosion de baux de villégiature qui s’ensuit. Que faites vous des 300 000 km de chemins forestiers au Québec? Le concept des forêts intactes est important parce qu’il s’attaque à cet enjeu, à celui de la fragmentation de la forêt boréale. Pensez aussi aux réseaux linéaires en Ontario, Alberta et en Colombie-Britannique.

    Le concept n’est pas à enterrer puisqu’il s’attaque à une problématique réelle et constitue l’une des meilleures réponses à ce jour. D’ailleurs, la motion 65 n’est pas une cloche de verre sur les paysages forestiers intacts, elle vise à en protéger les noyaux (et la protection peut prendre diverses formes).

    Salutations,

    * à lire sur le sujet : http://www.operationsforestieres.ca/recolte/voirie/chemins-forestiers-les-grands-oublies-de-la-reforme-1465

    • Bonjour et désolé du retard pour la réponse.

      Concernant le premier point de vos interrogations, comme ma réponse reprendrait les éléments de ma chronique, je ne peux que vous inviter à la relire avec un autre regard.

      Concernant les chemins forestiers, ils étaient la vedette de mes premières versions de conclusion. J’ai finalement choisi de ne pas en parler, car c’était un thème « trop fort » pour conclure une chronique (1 chronique = 1 thème). Mais en faisant une petite recherche sur le blogue, vous pourrez noter que ce n’est pas un sujet qui m’est inconnu. De plus, comme je le précisais, j’ai un bagage académique (foresterie + biologie) qui m’a très bien initié à l’enjeu de la fragmentation et des chemins forestiers. En bref : parlons des enjeux réels et non pas de concepts inventés.

      Bien cordialement,

      Eric Alvarez

      • La fragmentation par les chemins forestiers me semble un autre concept aussi vide qu’il est de bonne foi. Quelle bibitte ou animal ne traverse pas un chemin forestier?

        • Pour l’instant, le « problème » que je perçois est que l’on ne voit les chemins forestiers que dans leur dimension « accès au territoire ». Il y a des avantages (lutte plus facile contre les feux de forêt…) et des inconvénients (braconnage…) aux chemins forestiers. Ils devraient être intégrés dans notre réflexion « écosystémique ». Je ne perçois pas que ce soit aujourd’hui le cas.

          Une grande réflexion serait ici de mise. J’imagine très bien une « politique des chemins forestiers » qui pourrait limiter (par exemple) leur nombre de km/km2 dans certains territoires. Cela ne « bloquerait » pas des territoires comme souhaitent le faire les tenants du faux concept scientifique de « forêts intactes », mais obligerait par exemple à enlever un kilomètre de chemin pour un kilomètre construit.

          Merci du commentaire 🙂

  6. Bonjour Eric,

    C’est extrêmement intéressant de vous lire ! Merci pour votre travail!
    Pour revenir sur un commentaire un peu plus haut:

     »Je suis toujours surpris de voir des nations autochtones s’associer à ces organismes qui entretiennent une vision folklorique et fantasmée de leur relation avec la nature… »

    Je pense que l’alliance des nations autochtones avec ces organismes restent tout de même très importante, car malgré les erreurs que ces organismes peuvent faire, ils permettent à des nations autochtones de faire entendre leur droit. Car on s’entend que sans union, (meme avec d’ailleurs) les nations autochtones n’ont pas grand poids dans la balance. Mais c’est un autre sujet…

    Merci pour vos articles.