Commentaire

Chantier sur les améliorations à apporter au régime forestier: de retour au b.a.-ba dans l’aménagement des forêts publiques — 6 commentaires

  1. On me rapporte que, tout comme dans le cas du chantier présidé par Michel Belley sur la forêt privée, le comité de Mme Têtu a entendu des parties, mais pas tout le monde. On le constate à la lecture des recommandations portant sur les calculs de possibilité.

    • Dans le cas du Chantier sur la forêt privée, considérant le côté « confidentiel » des consultations, cela laisse nécessairement flanc à bien des critiques sur les constats que M. Belley pose.

      Dans le cas du Chantier présidée par madame Têtu, il y a deux annexes (3 et 4) avec la liste des rencontres, documents, courriels… qui ont « nourri » la réflexion. C’est là une liste assez diversifiée. Comment le tout fut « pondéré »? C’est à madame Têtu de répondre de cela! Mais a priori, d’un point de vue externe, on peut difficilement critiquer la démarche. Maintenant, que « certains » puissent être contrariés des résultats, qu’ils aient le sentiment de ne pas avoir été assez entendu, c’est un autre débat… entre madame Têtu et ses détracteurs(-trices)! 🙂

      • M. Alvarez, ce fut un plaisir de vous rencontrer au Séminaire de l’Ordre, à Lac-Delage. Pour en revenir à mon premier commentaire, dans le cas du rapport du chantier présidé par Paule Têtu, si vous regardez la liste des groupes qui ont été consultés, il n’y a justement personne du BFEC qui semble avoir participé à ces consultations. Vous avez d’ailleurs entendu Jean Girard parler de ce rapport à deux ou trois reprises, lors du Séminaire, et il semblait avoir quelque chose sur le cœur. Quant au rapport du chantier présidé par Michel Belley, je me fie à l’éditorial du président de RESAM dans Le Monde forestier d’octobre 2014. De sévères critiques ont été rapportées sur les groupements forestiers sans que leur association provinciale ait pu réagir. La décision 19 (page 37 et ss.) du rendez-vous de 2011 « a soulevé de l’insatisfaction », écrit M. Belley. Pas difficile de savoir qui a exprimé celle-ci. On a l’impression de lire un copier-coller des vieilles remontrances des SOPB à l’égard des OGC qui remontent au rapport du GREPA en février 1995. Que l’on soit d’accord ou pas avec la recommandation, ça a peu d’importance. Si on ne rapporte l’opinion que d’une seule des parties, ça manque un peu d’objectivité, me semble-t-il.

        • Je crois qu’il faut ici distinguer « manque d’objectivité » de « faire des choix ».

          Dans le cas du Rapport Belley, les groupements forestiers sont des acteurs, en théorie, sur le même pied que les autres acteurs de la forêt privée. Qu’ils aient pu être isolés dans un processus « sous le sceau de la confidentialité » rend le tout clairement douteux. Il devient légitime ici de parler d’un potentiel manque d’objectivité. C’est de fait le sentiment que j’ai ressenti vis-à-vis des Agences, d’où le titre de la chronique : )

          Dans le cas du rapport Têtu, le BFEC est un, sinon LE gros joueur dans le monde de l’aménagement des forêts publiques alors que le calcul des possibilités forestières (CPF) y tient une place centrale. Que madame Têtu, dans un rapport qui se voulait en bonne partie un bilan de la première année de la nouvelle politique forestière, ait choisi de laisser la parole principalement à ceux qui vivent cette nouvelle politique est pour moi un choix et non pas une « faute » méthodologique. Cela a même quelque chose de rafraîchissant d’avoir un point de vue « autres ». Le BFEC a largement les moyens de faire passer ses idées. Le Séminaire conjoint de l’OIFQ et du BFEC auquel vous faites référence a de fait donné l’opportunité à ce dernier, pendant deux jours, de faire passer son message auprès de tous les professionnels liés au CPF.

          Ceci dit, madame Têtu aurait-elle dû laisser place à un « encart » pour que le BFEC émette une réponse aux critiques? Pour tout dire, je ne sais pas. Je n’ai aucune idée de la dynamique qui a entouré ce rapport et c’est à madame Têtu de défendre ses choix. Mais pour me répéter, pour l’observateur externe que je suis, ce sont des choix et il est clair qu’il faut en faire lorsque l’on fait un rapport… ou une chronique de blogue 😉

          En passant, plaisir partagé : )

  2. Tout d’abord, merci Eric Alvarez pour ce blog très intéressant.
    Je tiens ici à rassurer les Québecois … Non, la planification forestière ne pose pas qu’un problème chez vous.
    En Suisse aussi, malgré une bonne organisation générale de l’aménagement forestier, certaines phases de la planification posent encore problème. Il s’agit du calcul de la possibilité lié aux inventaires. En effet, la méthode d’inventaire a changé tous les 15 ans et il est difficile de comparer les volumes sur pied. De plus, nos dirigeants ne veulent plus financer des inventaires trop coûteux …
    Comment faire dès lors pour calculer une possibilité plausible?

    • Merci pour les bons mots et le comparatif avec la Suisse!

      Ce que je prône comme solution, c’est de replacer les responsabilités d’aménagement au jour le jour à une échelle plus locale. Pour donner l’exemple des Terres du séminaire, l’aménagement forestier peut être (très) rentable. Historiquement, c’étaient les compagnies forestières qui étaient en charge des inventaires et ils faisaient un travail très précis, car ils comprenaient la valeur de connaître leurs forêts. Les gouvernements ont un rôle fondamental à jouer dans les forêts publiques pour s’assurer qu’elles soient aménagées dans le respect des valeurs de la société, mais ce ne veut pas dire qu’ils soient les mieux placés pour aménager au jour le jour. Dans une machine administrative gouvernementale, les inventaires c’est un coût. Pour un aménagiste forestier, les inventaires c’est un investissement. C’est « l’esprit » qu’il faut rechercher (ou retrouver, selon le cas).

      Cordiales salutations cher lecteur suisse 🙂