Commentaire

Les bases de l’aménagement forestier : ou comment éviter une autre Commission d’étude — 2 commentaires

  1. Effectivement, c’est simple et logique.
    Pourquoi ne peut-on suivre ces principes si évidents ?
    Parce qu’il faut un aménagiste pour chaque forêt qui se définit, ou se conçoit, selon sa nature écologique, sa composition, sa structure et sa dynamique particulière; parce qu’à partir d’une bonne compréhension de sa forêt cet aménagiste pourra appliquer des solutions adéquates, rédiger un plan d’aménagement spécifique montrant ce qui doit être fait, tout en prenant soin de bien mesurer les coûts de mise en œuvre. Parce que ce plan doit être suivi après sa mise en œuvre de procédures de contrôle des résultats obtenus par rapport aux résultats souhaités, et surtout, que ce suivi débouche sur les corrections qui s’imposent, tant sur le terrain que dans la préparation des futurs plans d’aménagement.
    Est-ce bien comme cela que nous avons procédé jusqu’à maintenant ? De toute évidence, non ! Est-ce vers cela que nous nous orientons ? Je n’en suis pas certain.
    Pourquoi ? Tout d’abord, on n’admet pas encore qu’une unité d’aménagement forestier, telle que l’UAF 25-51, ne peut porter sur 10 000 km², couvrir plus de 3° de latitude, pour traverser trois, sinon quatre régions écologiques, et passer ainsi du sud au nord, de la sapinière à bouleau jaune, à la sapinière à bouleau blanc, à la sapinière à épinette noire, puis à la pessière à mousse, pour se terminer, loin au nord, dans la pessière noire à lichens. Et cela ne fait pas état de la grande diversité des conditions stationnelles. Comment peut-on concevoir sur un territoire si écologiquement hétérogène (climat, géologie et sols), un seul et même grand plan d’aménagement, et y appliquer des stratégies sylvicoles adaptées aux sous-ensembles forestiers reconnus sur le terrain ?
    Manque, éclatement, dispersion du personnel forestier, tel est un des vices de notre système. Pourquoi la réforme forestière a-t-elle rejeté la proposition du livre vert de M. Béchard de créer des Sociétés forestières régionales qui auraient fédéré, et mis en synergie toutes les compétences existantes dans les grandes régions forestières du Québec ? Les effets de ce recul du gouvernement se font déjà sentir, puisque les grandes compagnies forestières ayant gardé leur personnel – alors qu’elles n’ont plus la responsabilité de rédiger les plans d’aménagement -, commencent à rentrer par la porte arrière du ministère, en se faisant offrir une structure de coordination quasi paritaire MRNF/Industrie qui travaillera en amont des tables de gestion intégrée des ressources et du territoire.
    À suivre…
    Silva libera

  2. De très bonnes questions : ) Comme le « comment » la réforme va s’arrimer en pratique est en développement, ça va effectivement être un dossier très intéressant à suivre d’ici 2013 et probablement après!