Avant les Fêtes, je me posais la question « L’Ontario : ancienne et future référence dans l’aménagement de nos forêts publiques? ». J’avais alors analysé le document de travail produit par le Ministère du Développement du Nord, des Mines et des Forêts (MDNMF) de l’Ontario en vue d’établir des Sociétés locales de gestion forestière (SLGF); des organismes autonomes qui s’occuperaient de mettre en marché le bois en remplacement de l’équivalent de leurs CAAFs (Contrat d’Approvisionnement et d’Aménagement Forestier). Suite à cette chronique, je m’étais alors concentré sur différents dossiers touchant les États-Unis et, entre temps, ce qui était un projet est devenu une Loi en voie d’adoption rapide malgré une opposition croissante. Donc, au menu aujourd’hui : petite mise-à-jour de ce dossier et discussion sur les leçons à tirer pour le Québec dans un contexte où l’idée de la création de Sociétés d’aménagement, proposées en 2008 mais rapidement enterrées, pourrait renaître.
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L’Ontario : ancienne et future référence dans l’aménagement de nos forêts publiques?
L’Ontario fut une de nos références dans l’établissement de la Loi sur les Forêts de 1986 qui institua les CAAF (Contrats d’Approvisionnement et d’Aménagement Forestier). Aujourd’hui, tout comme au Québec, cette province est en plein processus de transformation de sa politique d’aménagement des forêts publiques qui verrait la disparition de leurs Permis d’Aménagement Forestier Durable (PAFD, l’équivalent de nos CAAF). Toutefois, contrairement au Québec où le Gouvernement souhaite reprendre en main tout l’aménagement forestier, l’Ontario s’oriente vers l’établissement de Sociétés d’aménagement forestier locales (Local Forest Management Corporations, site officiel du projet), une voie explorée par le Québec avant de rejeter l’idée. Petit état de la situation.
Le Plan Nord ontarien : une inspiration pour le Québec?
On n’en a pas entendu parlé au Québec, mais le gouvernment de l’Ontario a adopté le 23 septembre dernier une loi sur leur Plan Nord. Un plan ambitieux. Le projet de Loi couvre 450 000 km2 du territoire ontarien dont 50% (225 000 km2, soit 21% du territoire ontarien) serait protégé. Il est question ici d’un réseau d’aires protégées intereliées.Tout comme au Québec, ce plan vise clairement, à tout le moins dans ses intentions législatives, à associer les communautés autochtones au Plan Nord. Or, ces dernières sont littéralement furieuses. C’est une levée de bouclier contre ce Plan. Elles accusent le gouvernment ontarien de décider de leur développement pour elles.
À souligner que les critiques ne sont pas seulement du côté des communautés autochtones.
Il y a là des éléments de réflexion pour le Québec :
- Une bonne intention législative ne se traduit pas toujours avec les résultats escomptés sur le terrain
- L’acceptabilité sociale d’une aire protégée n’est pas garantie. Particulièrement de la part de communautés qui vivent de la forêt.
- Peut-on sérieusement bâtir un Plan Nord sans un clair appui des communautés autochtones?
Comme le projet québécois couvre 1,2 million de km2, soit 72% de la superficie du Québec, espérons que nous saurons apprendre des leçons de nos voisins!